Àl’université d’Alep, dans le nord de la Syrie, au moins 15 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées par une explosion, dont l’origine est incertaine, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
La télévision officielle syrienne a fait état d’un «attentat terroriste à l’université d’Alep», située dans un secteur de la ville contrôlé par l’armée loyaliste, évoquant des «victimes». Alors que l’opposition exige que
M. Assad quitte le pouvoir, le vice-ministre des Affaires étrangères Jihad Moqdad a jugé, dans un entretien à la BBC, que le président pouvait en toute légitimité se présenter à la présidentielle de 2014 dans le cadre d’élections pluralistes. «Pourquoi l’exclure ? La différence c’est que maintenant le président et les autres candidats devront aller vers le peuple, présenter leurs programmes et être élus par le peuple. Ce seront les urnes qui décideront de l’avenir de la Syrie», a-t-il dit. Depuis la prise de pouvoir par le Baas, il y a un demi-siècle, les Syriens devaient approuver tous les sept ans le candidat unique présenté par le parti au pouvoir. Ainsi, Hafez al-Assad a régné durant 30 ans, puis c’est son fils qui a accédé à la magistrature suprême en 2000.
Selon la Constitution adoptée en février 2012, Bachar al-Assad peut se présenter deux fois à partir de 2014. Il pourrait ainsi gouverner jusqu’en 2028, soit au total 28 ans. Pour M. Moqdad, «cela ne fait pas deux ou quatre ans, mais dix ou vingt ans que certains cercles veulent changer la direction de la Syrie pour des objectifs politiques bien connus. Cela ne se produira pas», a-t-il ajouté. «Pourquoi faut-il exclure X ou Y du processus démocratique», a-t-il lancé estimant qu’exclure qui que ce soit, «ce n’est pas de la démocratie mais de la pseudo-démocratie». Le chef de l’État se montre intraitable sur cette question et l’émissaire international Lakhdar Brahimi l’a appris à ses dépens.
Le journal al-Watan, proche du pouvoir, rapportait dans son édition de dimanche que Bachar al-Assad avait mis fin à la discussion lors de leur rencontre à Damas fin décembre, quand le médiateur «avait osé s’enquérir de la question des candidatures lors des présidentielles» en 2014. Al-Watan rapporte encore qu’au cours de cette rencontre, M. Assad a assuré ne pas être «le capitaine qui saute du navire qui coule». Son principal allié, la Russie avait déclaré dimanche que son éviction ne figurait pas dans les accords internationaux et a jugé qu’elle était «impossible à mettre en œuvre».
«Nos partenaires sont convaincus qu’il est indispensable préalablement d’évincer Bachar al-Assad du processus politique et c’est une condition préalable qui n’est pas contenue dans le communiqué de Genève (adopté en juin par les grandes puissances, ndlr) et qui est impossible à mettre en oeuvre, car cela ne dépend de personne», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU devraient avoir une réunion sur la Syrie fin janvier, probablement en marge de la présentation d’un rapport de l’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, a déclaré lundi un diplomate russe. Sur le terrain, les violences - dont le bilan s’élève à plus de 60 000 morts depuis le début d’une révolte le 15 mars qui s’est transformée en conflit armé face à la répression - se poursuivent. À Alep, l’origine d’une explosion meurtrière à l’université restait trouble mardi après-midi. Des militants anti-régime ont affirmé qu’elle était due à un bombardement aérien, alors qu’une source militaire a assuré qu’il s’agit d’un missile sol-air tiré par les rebelles qui a raté sa cible et est tombé sur le campus. D’autres sources ont fait état d’une voiture piégée.
Au moins 47 personnes sont mortes mardi en Syrie, dont 12 à Houla (centre), cible d’une attaque à l’artillerie lourde de l’armée syrienne, selon l’OSDH.