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Samedi 18 Mai 2024
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L'opération de relogement ne fait pas que des heureux...

Les ménages constitués après le recensement effectué en 2010 réclament le droit de bénéficier du programme de relogement.

L'opération de relogement ne fait pas  que des heureux...
Les protestataires mobilisés contre les procédures de relogement.

Cela fait 22 jours que les habitants du bidonville Ben M’sik descendent dans la rue. Vendredi dernier, un sit-in a été organisé par près d’une centaine de bidonvillois au même endroit. Les protestataires se regroupent, en effet, dans un lieu à la symbolique particulière, en l’occurrence la Place de la Résistance. Objet de la grogne : le programme de relogement au profit des familles vivant dans ce bidonville depuis des décennies. Selon l’un des habitants, sur les quelque 200 familles vivant dans ce baraquement, plus de la moitié se retrouverait exclue de l’opération. Pour bien cadrer les choses, il est à préciser que les gens ne seront pas jetés à la rue.
Il est à rappeler que pour toute opération de relogement, un recensement est effectué au préalable. Celui relatif au bidonville Ben M’sik a été réalisé en 2010. Toutes les personnes recensées à cette époque en situation de mariage bénéficieront, de facto, d’un logement. Ceux qui étaient célibataires, vivant avec leurs parents lors du recensement, ne peuvent être bénéficiaires et devront continuer à vivre dans le nouveau logement attribué à leurs parents. Le règlement est ainsi. «Il est inconcevable que les personnes originaires du bidonville, qui se sont mariés puis ont eu des enfants au-delà de l’année 2010 ne puissent pas être bénéficiaires, alors que nous avons des cas d’étrangers qui se sont installés ici depuis 2 ou 3 ans et qui figurent dans la liste des bénéficiaires», s’insurge cet habitant du baraquement. Toujours est-il, de l’aveu des protestataires, que l’obtention des documents relatifs au mariage au-delà de 2010 a fait l’objet d’un engagement, signé par les concernés, reconnaissant ne pas avoir droit de bénéficier de l’opération qui se profilait à l’horizon. Les habitants du bidonville évoquent également le cas de veuves et de femmes divorcées, revenues vivre au sein de leurs familles, mais qui ne pourraient être incluses dans le programme de relogement. À souligner que les protestataires ont organisé un sit-in à Rabat et affirment avoir déposé une plainte auprès du Conseil consultatif des droits de l’homme.

De source sûre, l’on indique effectivement qu’un «recensement a été effectué en juin 2010 dont toutes les parties prenantes à l’opération détiennent une copie». «Les habitants se divisent en trois catégories : les mariés avant 2010, les mariés après 2010, puis les veuves et les femmes divorcées. Dès que la nouvelle du programme de relogement a circulé, des ménages ayant quitté le bidonville depuis des années sont retournés y vivre afin de bénéficier de l’opération. Parmi eux, certains sont propriétaires même, possédant leur propre maison», explique la même source. Et de préciser : «Concernant les deux dernières catégories, celles-ci ne répondent pas aux critères et ne peuvent être éligibles à bénéficier du programme de relogement».
Toutefois, la même source indique qu’en ce qui concerne les veuves et les femmes divorcées vivant au sein de leur famille, le programme a prévu une option particulière. En ce sens, si l’ensemble des bénéficiaires a droit à un lot de terrain de 80 m2 (pour deux familles), les familles des femmes précitées auront droit à une parcelle de 90 m2 ou plus, une manière d’atténuer l’exiguïté. Et pour l’anecdote, certains polygames auraient même réclamé le droit de bénéficier de deux logements, un pour chaque épouse ! 

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