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La wilaya s'attaque à l'abattage clandestin

Les faits : Le wali du grand Casablanca a réuni récemment l'ensemble des services concernés par le contrôle des points de vente de viande rouge afin de couper court aux pratiques illicites et éradiquer les points d'abattage clandestin.

La wilaya s'attaque  à l'abattage clandestin
La viande issue de l'abattage clandestin peut provoquer des maladies graves dont la tuberculose.

Le wali de la région du Grand Casablanca a dans le viseur des fraudeurs en matière d'abattage de viande rouge. Il a tenu récemment une réunion à ce propos avec les gouverneurs des différentes préfectures, le préfet de police de la ville, les chefs des divisions des affaires générales dans l’ensemble des préfectures ainsi que le directeur régional de la Douane.
Au cours de cette rencontre, il a appelé les différentes parties à faire « un effort exceptionnel » afin d’éradiquer l’ensemble des points d’abattage clandestin. Selon des sources bien informées, ce phénomène a augmenté récemment au niveau de la capitale économique, d’où la mobilisation des services concernés. La régression du nombre de têtes de bovins et d’ovins abattus dans les abattoirs de Casablanca confirme ce constat.

En haute saison, les abattoirs produisent 350 têtes de bovins et 800 à 1 000 têtes d’ovins. Actuellement, ce chiffre a régressé de moitié, selon une source bien informée. Néanmoins, ce recul est aussi dû à la période d’après Aïd Al Adha, ou plutôt la crise d’Aïd Al Adha, comme l’appellent certains professionnels. «Les prix des moutons étaient plus chers cette année. De fait, ceci a influencé les budgets des familles qui essaient encore de retrouver leur équilibre. Par ailleurs, la nouvelle habitude de sacrifier un bovin acheté en cotisation entre plusieurs familles participe également à cette crise. Ainsi, les gens font un stock de viande rouge d’environ deux mois», explique un des professionnels du secteur.

Ces derniers envisageraient d’organiser une réunion dans un mois afin de discuter des différents maux du secteur et surtout pour mettre en place une stratégie pour lutter contre l’abattage clandestin. En attendant, ils réclament une intervention urgente des responsables de la ville afin limiter les dégâts et couper court aux circuits de vente de viande non contrôlée. Dans ce sens, ils ont envoyé leurs réclamations au wali de la région du Grand Casablanca, au préfet de police, au président du Conseil de la ville, à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et à la Gendarmerie royale. Parmi les effets négatifs de ce phénomène, les professionnels parlent d’un manque de confiance entre les clients et les bouchers : «La viande issue de l'abattage clandestin inonde la métropole. Mis à part quelques points connus et difficiles à contrôler, n’importe quelle surface de vente peut en dissimuler parmi la viande contrôlée. Ceci nuit aux liens de confiance avec les clients qui peuvent penser que tous les professionnels exercent cette pratique illicite». Selon une source bien informée, ce commerce illicite s’est enraciné dans plusieurs parties de la ville. Pis, il ne cesse d’augmenter à cause du manque d’un contrôle permanent. En effet, il suffit d’un petit relâchement pour voir les points de vente de viande rouge non contrôlée augmenter dans différentes zones de la région. «Le manque d’effectif dans les services de contrôle et les services vétérinaires encourage les fraudeurs à récidiver et à commercialiser des viandes d’origine douteuse», indique une source à la wilaya du Grand Casablanca. Si certaines sources parlent d’une augmentation de plus de 20% des viandes clandestines sur les marchés casablancais, d’autres professionnels préfèrent rester discrets en attendant une solution à ce fléau.

éanmoins, ils s’accordent à dire que les souks hebdomadaires et les zones périphériques sont la principale source de cette viande. Au centre de Casablanca, comme à Derb Ghallef, en ancienne Médina et à Derb Soltane ou à Hay Hassani, on trouve également des points noirs connus pour l’abattage clandestin à l’intérieur des maisons. «Plusieurs bouchers de la ville vendent la viande rouge moins chère parce qu’elle ne subit tout simplement aucun contrôle. Souvent, les clients ne se doutent de rien, mais il y a malheureusement certaines personnes qui préfèrent économiser de l’argent au détriment de leur santé», explique un professionnel de la santé. En effet, l’abattage clandestin se fait dans des conditions non conformes aux règles de l’hygiène. Les abats et viandes se mélangent sur le sol et les animaux malades ne sont pas reconnus à défaut de contrôle vétérinaire. De fait, les consommateurs sont exposés à toutes sortes d’infections et de maladies transmissibles des animaux à l'homme.

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