Le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, vient de déposer auprès du secrétariat général du gouvernement trois projets de loi régissant les métiers paramédicaux et qui visent à réviser les anciennes législations réglementant les métiers d’infirmier, des sages-femmes et des kinésithérapeutes et des rééducateurs.
Le premier texte, qui date du 26 février 1960, donne une nouvelle définition à la profession de la sage-femme, sa mission et sa responsabilité dans la protection de la santé des citoyens et élargit le champ de son intervention. Son rôle dans le système sanitaire au Maroc et dans la protection de la santé de la mère et de l’enfant est qualifié de très important par le ministère de tutelle. Au nombre de 4 000 pour 600 000 grossesses par an, les sages-femmes pourront désormais prodiguer les soins avant et après l’accouchement en plus de la participation aux efforts de planification familiale. Les accoucheuses traditionnelles gardent le même régime qu’avant et pourront exercer dans les communes si une sage-femme n’y est pas affectée.
Pour pouvoir exercer, une sage-femme doit disposer d’un diplôme, d’une autorisation d’exercer et être de nationalité marocaine les médecins étrangers exerçant au Maroc restent autorisés à procéder aux accouchements. Pour ce qui est de la profession d’infirmiers et infirmières, le texte, qui remplacera celui du 19 février 1960, se penche sur un métier déterminant vu la qualité des soins prodigués dans les hôpitaux et différents centres de santé publics et privés. D’après les chiffres officiels du ministère de la Santé, les infirmiers en activité sont au nombre de 30 000, soit 8,9 infirmiers pour 10 000 habitants. Et le manque d’effectif est criant puisqu’il faudrait, selon le ministère, au moins 9 000 infirmiers de plus pour combler les départs à la retraire.
Le futur texte de loi détaille pour la première fois les spécialités en reconnaissant les infirmiers pluridisciplinaires, les infirmiers anesthésistes et réanimation, les infirmiers spécialisés dans les maladies mentales, les infirmiers gériatriques et les infirmiers soins intensifs. Dans ce sens, il a été présenté récemment un projet de décret portant le n° 2-12-380 modifiant et complétant le décret du 13 avril 2007 formant statut particulier du corps des infirmiers du ministère de la Santé. L’une des particularités de ce texte est qu’il prévoit de faire participer les titulaires du diplôme de technicien spécialisé dans le domaine paramédical délivré par les établissements de formation professionnelle agréés, aux concours organisés pour le recrutement au sein du secteur public. «En ce qui concerne l’adoption du système LMD (Licence-Master-Doctorat), qui vise à améliorer le niveau de formation et par conséquent la qualité de prise en charge des patients..., c’est bien dommage que le Maroc soit parmi les derniers pays dans le monde arabe, et même africain, qui ont pris la décision de l’implantation de ce système recommandé par l’OMS et le CII (Conseil international des infirmiers) depuis des dizaines d’années», avait souligné au «Matin» Hajji El Mahdi, porte-parole du Comité national de coordination des infirmiers et des étudiants des instituts de formation aux carrières de santé (voir lematin.ma).
Enfin, le texte de loi, organisant le métier de kinésithérapeute, se penche sur tous les métiers liés à la rééducation, par exemple les orthophonistes, les orthoptistes, les psychomotriciens...
Souvent méconnues, les professions paramédicales sont décisives dans les schémas thérapeutiques. Le Maroc accuse aujourd’hui un déficit important de ces métiers fondamentaux pour le système de santé du pays. Le Royaume ne compte que 700 kinésithérapeutes installés en libéral, environ 150 orthophonistes et une quinzaine de psychomotriciens.
