«Youm Ou Lila», le premier long métrage du réalisateur Naoufel Berraoui a remporté un franc succès auprès des critiques de cinéma et du public tangérois lors de la quatorzième édition du Festival national du film (FNF). Le film sera officiellement en salles à partir du 16 octobre. Écrit et réalisé par Naoufel Berraoui, «Youm Ou Lila» met aux prises une équipe d’acteurs en bonne entente. Il s’agit de Touria Alaoui, Majdouline Idrissi et Omar Lotfi. «Dès les deux premières lectures du scénario, j’ai vite commencé à imaginer les acteurs qui vont camper les personnages du film.
Je les ai rencontrés tous les trois dans un festival et j’étais saisi par cette complicité entre eux. Et j’ai décidé tout de suite de réaliser un film qui les réunit et ils étaient pile-poil dans les rôles qu’ils ont campés», confie le réalisateur du film Naoufel Berraoui. L’histoire de ce premier coup d’essai est très touchante. Hussein adresse tous les mois un colis à sa famille où il met la provision alimentaire, mais aussi, et surtout les médicaments de sa petite fille gravement malade. C’est ce qu’il a oublié lors du dernier envoi. Yezza, sa femme, inquiète de l’état de santé détérioré de sa petite fille, cherche par tous les moyens à le joindre. En vain. Elle décide alors de le rejoindre à Casablanca pour lui demander cela. C’est la première fois que Yezza quitte sa campagne natale.
Une fois arrivée à Casablanca, la recherche de son mari va vite prendre l’allure d’une grande aventure. Et c’est justement là où le film s’ouvre sur une bonne série d’aventures empreintes de gags qui nous font passer du rire aux larmes et vice-versa. Les critiques s’accordent à dire que «Youm Ou Lila» prouve que le cinéma marocain est capable de produire de beaux films. En effet, il est l’un de ces longs métrages qui derrière une apparente austérité brillent et éblouissent. Même ancré dans la culture populaire, ce film est profond, novateur et touchant. En un mot : comme on aimerait en avoir plus. Son réalisateur, lui, ne se perd pas dans des considérations inutiles, mais va droit au but. «Je puise largement mon inspiration dans la culture populaire, notamment dans sa dimension urbaine. Mon but c’était de faire un film qui mettra à nu cette désorientation des habitants du monde rural à travers le personnage de Yezza (Touria Alaoui).
Cette dernière va apprendre en l’espace d’un jour et une nuit beaucoup de leçons de vie», ajoute-t-il. Pas d’effets spéciaux, ni de rebondissements spectaculaires, mais de beaux paysages et des dialogues vrais et touchants qui font toute la force de cet opus. Filmé crûment, sans effets, loin même d’être embourbé dans une patte particulière côté esthétique, ce film se démarque grâce, justement, à sa simplicité impressionnante. Il n’y a que des mouvements fluides qui conduisent les acteurs au point de départ, les esquissent, les contournent. Tout cela avec comme dominante : un humour décalé et une légèreté. Avec cette nouvelle comédie, Naoufel Berraoui reste fidèle à son credo : un cinéma de divertissement, sérieux, mais pas triste. Bref, la source cinématographique s’est tarie. Et l’opus laisse songeur.