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Quel rôle peut jouer l’université dans le développement durable ?

La 2e conférence sur «L’eau, le recyclage et la valorisation des déchets» (ERVD’2), organisée récemment par le Groupe de réflexion sur le développement durable (GRDD) et l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, a ouvert le débat sur le développement durable au Maroc.

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Organisée sous l’égide du ministère délégué à l’Environnement, cette deuxième édition a rassemblé des universitaires de 21 pays, des décideurs et des opérateurs économiques et politiques, pour débattre du rôle que doit jouer l’Université pour promouvoir le développement durable au Maroc et de la nécessité de mobiliser les moyens techniques, financiers, législatifs, pour préserver les ressources hydriques du pays, où l’eau devient de plus en plus rare.

Certains intervenants ont appelé, entre autres, à la nécessité de réorganiser la filière de collecte des déchets recyclables, l’industrialisation de ce secteur (presses à balles industrielles, stockage optimisé - balles de 1.000 kg au lieu de 100 kg actuel -, optimisation du transport après industrialisation (coût du transport divisé par 10 et l’encouragement du tri sélectif au niveau des ménages). D’autres experts ont insisté de leur côté sur la vérification systématiquement de la radioactivité des produits à la frontière, l’interdiction de manière irréversible, le stockage de déchets radioactifs sur le territoire marocain, la mise en place de normes marocaines dans tous les domaines d’activité notamment concernant les produits d’importation, la création d’une taxe dissuasive sur les produits NBD (non biodégradables) et sa diminution, autant que possible, en fonction de la production de déchets, de leur volume, leur poids et surtout de leur humidité (l’humidité des déchets solides marocains est plus que le triple des standards internationaux). Aussi, le travail des laboratoires pourrait être renforcé par une collaboration avec l’Université, les laboratoires de la Gendarmerie, la Sureté nationale.

Parmi les principales recommandations de la conférence figure la création d’une instance dédiée uniquement à la gestion et à la valorisation des déchets solides. Il a également été souligné la nécessité d’adapter les formations et de mettre la recherche scientifique au service du développement durable du pays et, surtout, d’encourager l’investissement dans ce domaine à travers les incitations fiscales et l’accompagnement.

«Les ressources en eau au Maroc sont triplement menacées par les changements climatiques, le gaspillage et la pollution. Pour faire face à ces dangers et préserver l'équilibre hydrique fragile dans notre pays, il est nécessaire de prendre des mesures urgentes, notamment en ce qui concerne l’application de la loi sur l’eau, la lutte contre l'envasement et l'évaporation des eaux au niveau des barrages et la mise en place de régies de distribution de l'eau dans le secteur agricole», indique Pr. Farid Zerrouq, responsable du groupe de recherche QHSE-RG du laboratoire LCME à l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah et président du GRDD.

Selon ce dernier, tout utilisateur de l'eau au-delà d'un seuil vital gratuit doit verser une contrepartie à la communauté. Une tarification par tranches de consommation incitera à une économie de l'eau. «Il faut encourager le recyclage des eaux dans l'industrie, lutter contre les pollutions et fuites dans les réseaux urbains, revoir les méthodes d'irrigation, le choix de certaines cultures grandes consommatrices d'eau et regrouper les terres agricoles en de vastes domaines. Il ne faut pas perdre de vue que la part de l'agriculture dépasse 90% de la consommation totale d’eau dans notre pays. Il faut donc que les mesures prises dans ce secteur soient proportionnelles à cette consommation et appliquer, entre autres mesures, le principe du pollueur-payeur», a-t-il conclut.

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