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L’ouvrage «Manifeste de l’indépendance du Maroc» de Youssef Chiheb, paru dernièrement aux éditions parisiennes «Alfabarre» et présenté dans le cadre des activités culturelles de la FMDM, traite d’une des périodes les plus cruciales de l’histoire du Maroc à travers une chronologie des événements qui s’y sont succédé. Dans ce livre, l’auteur s’attarde sur la date charnière du 11 janvier 1944, date hautement symbolique qui a marqué grandement l’histoire du Royaume : «Le Manifeste de l’indépendance» dans lequel 67 nationalistes marocains, dont une femme, prenaient le risque énorme à l’époque de revendiquer la fin du protectorat et l’indépendance du Maroc.
L’ouvrage apporte un éclairage tamisé sur ces événements qui demeurent peu connus des générations montantes, notamment celles issues de l’immigration, relève-t-il, soulignant que «Manifeste de l’indépendance du Maroc» se veut à la fois un témoignage pour la mémoire et un hommage pour les 67 signataires qui ont «interpellé le destin pour que nos compatriotes retrouvent la liberté et fonder la Nation marocaine». Tout en relatant ces événements, Youssef Chiheb mixte l’histoire politique du Maroc avec celle d’une tragédie familiale, autrement dit de ses oncles, de vaillants guerriers : le premier mort pour la France dans l’indifférence dans des combats contre l’occupant nazi, le deuxième blessé dans la fournaise de Diên Biên Phu (Indochine), incorporé malgré lui dans la Légion étrangère, et le dernier abattu froidement par la police française en 1953 à Derb Soltane à Casablanca pour avoir brandi le portrait de feu S.M. Mohammed V, déposé et exilé à Madagascar.
L’auteur évoque, par ailleurs, la question de la participation des troupes marocaines à la guerre de libération de la France et du reste de l’Europe. Dans ce contexte, il fait part de sa désolation que des milliers de morts dans l’enfer de Monte Cassino soient traités de soldats indigènes, goumiers, tabors, des termes stigmatisants pour ces braves Marocains auxquels la France rend, timidement et sur le bout des lèvres, un hommage discret, alors que les Américains et les Britanniques sont honorés par la République française à chaque anniversaire du Débarquement.
Né en 1960 à Casablanca, Youssef Chiheb est également conférencier sur le développement humain et les situations géopolitiques du monde arabe. Il est l’auteur notamment de «l’Atlas géopolitique du Maroc».
La FMDM est l’une des 37 maisons de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Elle accueille des étudiants en master, des doctorants, des chercheurs, des professeurs visiteurs et des artistes. Plateforme d’échange et de rayonnement scientifique et culturel, la Fondation est outillée pour organiser ou abriter de grandes manifestations à caractère scientifique, culturel et artistique.
