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«Mon absence du CHAN est une déception amère»

Débarqué au Moghreb de Tétouan en provenance de l’Ittihad Zemmouri de Khemisset en 2010, Ahmed Jahouh s’est imposé comme pièce maîtresse de la ligne médiane de Aziz El Amri. Grâce à ses qualités techniques et à sa discipline tactique, le jeune joueur sera parmi les artisans du sacre du MAT en 2012. En 2013, une convocation de Rachid Taoussi venait récompenser les efforts d’Ahmed, à peine rétabli d’un long passage à vide, et son début de saison stratosphérique à Saniet R’mel. Dans cet entretien, le deuxième meilleur buteur du MAT cette saison (3 réalisations) revient sur le départ en trombe des Nordistes, sur son transfert raté aux Emirats et sur les chances de son club en championnat.

«Mon absence du CHAN est une déception amère»
Ahmed Jahouh, joueur du Moghreb de Tétouan

Matin Sports :Vvous avez bouclé la première moitié de la saison par un titre de champion automnal. Quel est le secret de la réussite du MAT ?
Ahmed Jahouh : Nous sommes globalement satisfaits de nos prestations pendant la phase aller du championnat. Bon, c’est vrai qu’on aurait pu faire mieux puisqu’on s’est laissé prendre au piège des matchs nuls (7 consécutifs), mais on a su rebondir et reprendre les choses en main. La direction nous avait fixé la barre des 40 points comme objectif, on s’est contenté de 30, mais notre position en tête du classement nous ravit, comme elle enchante les responsables, et nous permettra d’aborder la deuxième manche avec davantage de détermination.

L’équipe est quand même passée par une phase de vide marquée par plusieurs matchs nuls consécutifs. Quelle en était la cause et comment avez-vous dépassé ce pépin ?
Je pense que c’était surtout dû au facteur psychique, mêlé à un semblant de mal chance. Nous avions gardé le même rythme de jeu, en multipliant les tentatives et en portant le ballon dans la moitié de terrain de l’adversaire, mais on a manqué de réalisme pour je ne sais quelle raison. Cependant, nous avons démontré peu après que l’esprit d’équipe était toujours présent, puisqu’on a pu surmonter cette période creuse grâce à l’obstination et à la hargne de mes coéquipiers. C’est un bon signe pour le restant des journées.

Vous faisiez partie de l’équipe du MAT sacrée en 2012. Si vous aviez à comparer l’équipe titrée à la formation actuelle, que diriez-vous ?
L’équipe dont nous disposons actuellement est certainement meilleure. D’abord, statistiquement parlant, on était troisième avec 25 points après le terme de la phase aller en 2012 alors qu’on en est à 30 actuellement. Ensuite, l’effectif a été rajeuni (avec une défense dont les éléments ne dépassent pas les 23 ans) et étoffé de façon à ce qu’on ait des doublures dans presque tous les postes, contrairement à l’année du titre où l’effectif ne tournait pas beaucoup. Ce qui fait qu’on arrive à joindre les résultats au spectacle cette saison. On ne se contente pas de gagner, mais on propose également un jeu offensif parsemé de quelques belles phases. Même l’ambiance est plus propice, avec davantage d’affluence du public. Cependant, la phase retour promet d’être plus compliquée, car on sera attendu par les équipes adverses en tant que leader et champion d’automne.

Après votre première année au MAT, vous avez tenté une expérience à l’Ittihad de Kalbaâ aux Émirats arabes unis, était-ce une réussite ou avez-vous regretté ?
C’était un véritable fiasco, un échec à 100% ! Mais je n’ai pas regretté. Quand j’ai signé avec ce club, j’avais ma conception du championnat des UAE et je pensais que j’allai compléter mon apprentissage, mais il n’en fut rien ! Dieu merci que j’ai tenté l’expérience à un âge précoce, et que je n‘ai pas été grièvement affecté par ce choix. Ça m’a appris à négocier toutes les facettes d’un accord avant de rejoindre une quelconque formation, et de faire un choix méticuleux : si c’est un grand club qui va me permettre de m’épanouir et faire évoluer mes capacités d’accord, mais si c’est pour refaire l’expérience de Kalbaâ, je préfère rester au Maroc. J’ai eu vent des derniers transferts de joueurs marocains vers les Émirats. Pour Abderrahim Assaïdi, je comprends, car il voudra assurer un avenir confortable financièrement parlant, mais pour le jeune Youssef Legnaoui ça sera du gâchis. J’aurai aimé le voir rejoindre le Raja plutôt, car avec les qualités qu’il a démontrées, il ne tardera pas à rejoindre une ligue européenne.

Vous n’avez plus eu d’offre de clubs étrangers depuis, notamment dans le mercato en cours, ou d’équipes marocaines ?
Oh ! que si. J’ai reçu deux offres : la première du Raja de Casablanca, la deuxième d’Al Wahda saoudien, mais les deux propositions ont été refusées par le président du club Abdelmalek Abroun. Pour l’instant je pense surtout au titre et à finir la saison au MAT. Après, on verra ce qu’il en sera…

Parlez-nous un peu de l’impact de cette crise financière qui ronge les clubs. En tant que joueur, souffrez-vous de cette carence ?
Pour être franc, non. C’est vrai que nous attendons toujours des impayés (notamment les primes), mais la situation n’a pas spécialement empiré avec cette nouvelle crise, c’est des choses auxquelles nous nous sommes habitués. La majorité des joueurs sont jeunes et ne pensent qu’à jouer au football, ils se disent que l’argent viendra forcément si on arrive à marquer les esprits.

Si vous avez à dresser un bilan général sur le championnat national, le niveau de la compétition, les conditions où évoluent les joueurs et les entraîneurs, l’arbitrage… ?
Je dois dire que le niveau de la compétition a enregistré une amélioration considérable durant les deux dernières années. On voit plus de buts et plus de spectacles. Le titre n’est plus la chasse gardée d’une ou deux équipes, puisque les premières loges sont souvent en jeu entre 5 ou 6 formations. Bon, après, il y a la motivation engendrée par l’espoir de participer à la Coupe du Monde des clubs. Le Raja de Casablanca a embrasé la compétition et a fait savoir aux autres équipes que la participation à ce tournoi signifie un gain important en termes d’image et de revenus financiers. Enfin, pour l’arbitrage, c’est vrai qu’il existe toujours des gaffes, mais rien de bien grave à mon avis. Par ailleurs, j’espère que le remue-ménage au sein de la FRMF finira par prendre fin, car le championnat a besoin d’être accompagné par une structure forte et capable d’assurer sa pérennité.

Comment avez-vous accueilli la décision de Benabicha de vous écarter des locaux participant au CHAN ?
Sincèrement, ce fut une déception amère ! Je respecte l’entraîneur Hassan Benabicha et je salue tous ses exploits avec les U20 et les U17, mais j’aurais aimé être parmi les sélectionnés pour disputer ce tournoi continental. Toutefois je ne saurais être rancunier, je m’impliquerai davantage dans les entraînements pour m’imposer comme un choix pour les prochaines échéances. Je souhaite à l’équipe nationale plein succès pendant le CHAN. Elle contient vraiment les éléments qu’il faut pour ramener un résultat honorable.

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