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Le Matin : Quelle place occupe la Société ivoirienne de banque dans le paysage bancaire du pays ?
Daouda Coulibaly : La Société ivoirienne de banque occupe une place de choix dans le paysage bancaire ivoirien. Cette société fait partie des quatre plus anciennes banques du pays. D’ailleurs, en juin 2012, nous avons fêté notre cinquantenaire. La SIB est aujourd’hui un acteur de premier plan non seulement en Côte d'Ivoire, mais dans toute la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Au niveau national, elle occupe la quatrième place en matière de distribution des crédits, et la cinquième en matière de dépôts. Et il faut dire que depuis l’arrivée du groupe Attijari, la SIB a pris un essor considérable. Nous avions 16 agences. Aujourd’hui, nous en avons 47, donc la société a quasiment triplé le nombre de ses agences depuis 2010.
Citez-nous des exemples de grands projets dont la SIB a participé au financement ?
Il y a des projets phares que notre banque a accompagnés. Au sortir de la crise, elle a contribué au financement du port autonome d’Abidjan pour près de 10 milliards de FCFA (15 millions d’euros environ). Nous avons donc accompagné le gouvernement dans la réalisation de cette importante infrastructure publique. Toujours dans le cadre du soutien des efforts du gouvernement, nous venons de signer une convention de crédit pour le Fonds d’entretien routier. La participation de la SIB a été de l’ordre de 20 milliards de FCFA (30 millions d’euros). Autre grand projet structurant auquel nous avons contribué : la CIPREL 4 qui est une centrale thermique à cycle combiné. Ce projet est mené par une entreprise privée en concession pour l’État ivoirien. Pour les particuliers, nous avons développé et diversifié nos offres. Ce qui nous a permis de doubler le nombre de nos clients au point qu'aujourd'hui nous sommes la troisième banque en termes de crédits destinés aux particuliers.
Après l’arrivée d’AWB, qu'est-ce qui a changé dans la SIB ?
AWB a apporté une nouvelle dynamique et une nouvelle vision et donc une nouvelle stratégie. Avant son arrivée, la SIB était plutôt concentrée sur le segment corporate et, de ce fait, elle accompagnait plutôt les grands groupes multinationaux installés en Côte d’Ivoire. AWB a développé un modèle de banque universelle. Tout en continuant à travailler avec les multinationales, elle s’est intéressée aux PME, aux particuliers et aux professionnels. Cela nous a permis de multiplier par quatre les financements accordés aux PME. À cet égard, je souligne que nous venons de signer un accord avec la SFI pour une garantie portefeuille à hauteur de 40 millions de dollars pour financer les PME.
Quelles sont vos ambitions en Côte d’Ivoire ?
Nos objectifs ont été clairement fixés par le PDG du groupe. Il s’agit de recouvrer la place naturelle de la SIB et cette place se trouve sur le podium. Pour ce faire, nous comptons nous appuyer sur le groupe AWB et sur ses filiales spécialisées : wafabail pour lancer les activités de leasing, wafacash pour le transfert d’argent et wafa immobilier et wafa assurance pour développer d’autres offres. Nous entendons reproduire le modèle qui a fait ses preuves au Maroc, mais en l’adaptant aux spécificités locales.
