«Nous devons défendre notre identité et notre art»

Le Matin : Que pensez-vous de la promotion de la chanson amazighe dans les médias audiovisuels marocains ?
Fatima Tabaamrant : La chanson amazighe ne prend pas sa part dans nos médias audiovisuels. Le taux de sa diffusion ne répond pas à ce qui a été stipulé dans les cahiers des charges.

Qu’en est-il, d’après vous, de la chanson marocaine, en général ?
Elle n’est pas considérée comme il se doit. Il y a une invasion d’autres artistes étrangers dans nos médias. Ce qui n’est pas le cas des télévisions des autres pays qui ne diffusent jamais les chansons marocaines ni les artistes marocains. Nous devons, nous aussi, défendre notre identité et notre art.

Que vous a apporté votre poste politique de parlementaire ?
Dans le domaine politique, j’ai découvert beaucoup de choses et je continue d’apprendre. Au départ, j’avais peur que cette fonction soit aux dépens de mon art. Sincèrement, c’est dans l’art où je me sens plus libre de m’exprimer et plus heureuse.

Que représente la poésie dans votre vie ?
C’est comme l’oxygène que je respire. J’ai commencé à écrire la poésie très jeune, alors que le domaine de la musique n’était connu que par des hommes poètes. Mais, j’ai été encouragée à le faire par beaucoup de gens. Ce qui m’a permis de sortir de l’ombre et de m’exprimer vis-à-vis de la nature, de la femme, de la liberté, des beaux paysages… Car, à travers la poésie, on peut transmettre de nombreux messages.