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Abdellah El Hariri, une peinture éternellement jeune

Il est des artistes-peintres qui, à eux seuls, nous rappellent pourquoi nous aimons l’art. Le plasticien Abdellah El Hariri en fait partie. Pionnier de l’art moderne au Maroc, Abdellah El Hariri a un goût prononcé pour la genèse du visible. Il est un virtuose et son jeu est sensible, très sensible même. En témoignent ses œuvres qui figurent en bonne place dans le patrimoine pictural marocain.

Abdellah El Hariri, une peinture  éternellement jeune

Entre la peinture et Abdellah El Hariri, c’est une histoire d’amour, de passion au point de la dévotion. Né en 1949 à Casablanca, ce plasticien est une des figures de proue de la peinture au niveau national. Il est même considéré, de l’avis des critiques d’art, comme un des fondateurs de la peinture moderne. Après des études à l’École des beaux-arts de Casablanca de 1966 à 1969, Abdellah El Hariri s’inscrit en 1973 à l’Institut européen d’architecture et de design à Rome. Sept ans plus tard, il fait un stage de gravure à Lodz en Pologne. L’artiste peintre et graphiste expose pour la première fois en 1973 à Casablanca, sa ville natale. C’est même dans cette métropole qu’il vit et travaille actuellement. Mais entre 1973 et aujourd’hui, Abdellah El Hariri a exposé partout, dans les quatre coins du monde. De l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique, les Amériques et l’Australie. Entre temps, en 2010 précisément, Abdellah El Hariri eut le bonheur d’être reçu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. «Je me souviens encore que lors de mon exposition individuelle en 2010 dans la Médiathèque de la mosquée Hassan II de Casablanca, Sa Majesté m’a reçu. Et nous nous sommes entretenus longuement, nous avons fait le tour de la question de l’art. Il connaît presque tous les artistes, toutes générations confondues. Et il est conscient du rôle que ceux-ci jouent dans le mouvement culturel et l’image de ce Maroc en marche, surtout depuis son accession au Trône. J’ai même présenté une de mes œuvres à Sa Majesté. Le Souverain possède une collection très riche et très importante d’œuvres d’art, dont quelques-unes de mes toiles. Il m’a décoré en reconnaissance à mon parcours artistique et mes efforts dans ce domaine depuis des décennies», se souvient Abdellah El Hariri.

Mieux encore, Sa Majesté le Roi a donné Ses hautes instructions pour la prise en charge des frais liés aux soins médicaux et à l’hospitalisation de cet artiste. «Je me rappelle aussi qu’en 2002, le Souverain m’avait appelé de l’Afrique du Sud pour prendre de mes nouvelles par rapport à mon état de santé détérioré», ajoute-t-il. La vision de Abdellah El Hariri de l'œuvre picturale est une quête d’un état pur où la tache, le trait ou la ligne délimitent les tracés des fondamentaux de la peinture. Dans ses travaux, cela est nettement perceptible. Pour Abdellah El Hariri, il ne faut jamais fixer de barrières entre les différentes tendances et écoles de l’art.
De la figuration à l’art abstrait, il n’y a pas une seule tendance d’arts plastiques que Abdellah El Hariri n’a pas représentés dans ses toiles. Sa peinture est en perpétuel mouvement. Il manipule les différentes techniques mises à sa disposition pour aboutir à une œuvre qui, même après plus d’un demi-siècle, ne vieillit toujours pas. À la fois lyrique et géométrique, sa peinture est dominée par l’abstraction tout en comportant des éléments du monde extérieur. Les critiques d’art s’accordent à dire que Abdellah El Hariri possède un charisme important et est un plasticien unique et hors pair, qui donnait libre cours à sa sensibilité. «La majeure partie des œuvres de Abdellah El Hariri est une nouvelle expérience où il travaille sur différentes composantes artistiques tout au long de sa carrière. C’est un moment de dévoilement, de pureté et de reconnaissance. Il est aussi un moment de soulagement», souligne à ce propos Aziz Azrhai poète et artiste plasticien. Même constat chez l’artiste-peintre Ilham Omari Laraki pour qui la peinture de Abdellah El Hariri déferle comme «un concerto symphonique de couleurs dans sa gestualité, la lettre s’épanouit, pétillante, dans toute sa splendeur, dans un espace riche en matière, chrome et opacité», explique-t-elle. 

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