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Platini plaide pour le report, la CAF dénonce son ingérence

Le président de l’UEFA, Michel Platini, s’est prononcé en faveur d’un report de la CAN 2015 prévue au Maroc (17 janvier-8 février) en raison de la menace du virus Ebola. Un avis qui n’a pas été du goût de la CAF qui a dénoncé l’ingérence de l’ancienne gloire du football français dans ses affaires.

Platini plaide pour le report, la CAF dénonce son ingérence
De gauche à droite, Issa Hayatou, président de la CAF, Sepp Blatter, président de la FIFA, et Michel Platini, président de l'UEFA.

«Je pense que la santé des gens est prioritaire. Moi aussi je me pose la question si je dois aller dans les congrès de nos amis africains, un vrai problème. Il faut contacter les instances mondiales de la santé pour obtenir davantage de renseignements concernant la propagation du virus Ebola et l’éventuel danger de l’organisation d’une compétition sportive».

C’est en substance la réponse du président de l’UEFA à une question relative à la demande du Maroc de reporter la compétition à une date ultérieure. Un avis qui soutient en quelque sorte la demande marocaine. Cette sortie médiatique de l’ancienne gloire de football français n’a pas été du goût de la CAF qui a réagi via un communiqué incendiaire aux propos du président de l’UEFA.

L’instance de football africaine dénonce ce qu’elle a appelé «l’ingérence» dans la gestion de ses affaires. La CAF demande à Platini de respecter sa souveraineté : «Au nom du principe de non-ingérence qu’elle s’astreint à respecter, la CAF s’est gardée jusqu’ici de se prononcer sur tout acte de gestion du football européen ou de tout autre continent. Malgré les risques inhérents au conflit armé qui sévit en Ukraine, pays où un avion civil a été abattu faisant près de 300 morts, l’UEFA n’a pas jugé nécessaire d’exclure de ses compétitions les clubs ukrainiens ou de faire disputer les matchs dans un périmètre de sécurité en dehors de cette nation, au nom du principe de prudence, perfidement évoqué dès lors qu’on parle de l’Afrique.

La CAF tient par la présente à réaffirmer qu’elle attache du prix au respect de sa souveraineté et n’entend laisser qui que ce soit interférer dans la gestion de ses affaires», indique sans ménagement le communiqué de CAF. Et l’instance continentale de rappeler que, comme les partisans d’un report de la CAN, elle base ses recommandations pour l’organisation des matchs dans le contexte d’Ebola sur les avis de l’OMS. «La CAF tient par la présente à réaffirmer qu’elle attache du prix au respect de sa souveraineté et n’entend laisser personne interférer dans la gestion de ses affaires», conclut le communiqué.

Faire d’une pierre deux coups

La réponse de la CAF au président de l’UEFA est aussi un message adressé au Maroc. Tout en dénonçant l’ingérence de Platini, l’instance africaine distille aussi un message en direction du Royaume en soulignant que la recommandation de l’OMS concernant les rassemblements de masse ne concerne que trois pays (la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia). «La Confédération africaine de football est en contact permanent depuis le début de l’épidémie sur le continent. En dehors des trois pays lourdement touchés par cette épidémie que sont la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, où l’OMS a clairement indiqué à la CAF qu’il fallait éviter les rassemblements de masse, la mesure pour l’instant ne vaut pour aucun autre pays du continent», a précisé l'instance africaine. Autrement dit, rien ne justifie la peur exprimée par le Maroc. Seulement, la CAF a oublié que le Maroc a fait sa demande de report en se basant sur le principe de précaution, d'autant plus que l’OMS prévoit une recrudescence de la maladie en décembre prochain.

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