Au cœur de la zone semi-aride brésilienne, Agricola Famosa, une ferme gigantesque et ses voisines, compte parmi les plus grandes exportatrices de melons de la planète. En 2012, les ports du Ceara et du Rio Grande en ont expédié 130.000 tonnes jusqu'aux marchés du Chili, du Danemark ou des pays du Golfe. Le Brésil est le troisième producteur mondial de fruits après la Chine et l'Inde, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture).
Le melon est le fruit le plus exporté par le géant sud-américain en volume. En valeur, il se range après la noix de cajou et la mangue, d'après des données 2012 du secrétariat au Commerce extérieur.
Le secret de l'abondance consiste en un tuyau noir hérissé de petits embouts, qui serpente sous les feuilles
des melons.
«Nous pompons l'eau dans nos 200 puits, certains jusqu'à 800 mètres de profondeur, et la distribuons au goutte-à-goutte pour en perdre le moins possible», précise Allison Magno de Sousa, chargé de l'irrigation. La soif des fruits reste impressionnante, un défi pour une région semi-aride : à la fin de sa croissance, chaque kilo de melon ou de pastèque aura absorbé environ 100 litres d'eau.
«Si la sécheresse actuelle se poursuit et que les villes viennent à manquer d'eau, nous allons devoir cesser d'irriguer», craint Jose Roberto Prado, directeur commercial d'Itaueira, un autre géant du fruit dans la région. Déjà, le niveau des puits d'Agricola Famosa a baissé de 15%.