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Les résultats définitifs des élections des Chambres professionnelles, organisées vendredi, font ressortir cinq indicateurs politiques sur ce qui se passe et sur les prochaines élections locales et la configuration de la Chambre des conseillers, a estimé Abderrahim Manar Slimi, président du centre maghrébin des études de sécurité et des analyses des politiques à Rabat.
Dans une analyse des résultats de ce scrutin livrée à la MAP, Manar Slimi a indiqué que le premier indicateur concerne l'arrivée en tête des Partis authenticité et modernité (PAM) et de l'Istiqlal (PI), ce qui démontre que le vote dans ce scrutin a été un «vote sanction» dirigé contre le Parti justice et développement (PJD) qui conduit la coalition gouvernementale.
Ceci dénote d'une mise à mal des intérêts des Chambres professionnelles par la politique gouvernementale durant les quatre dernières années et d'un succès relatif de l'action de plaidoyer menée par l'opposition contre le PJD.
Bien que le PAM et le PI comptent en leur sein des élites professionnelles qui ont préservé leur représentativité, l'écart en termes du nombre de sièges et de voix entre ces deux parties et le PJD démontre ce «vote sanction», puisque le parti au pouvoir n'a pas pu élargir son assise représentative au sein des Chambres professionnelles en dépit de sa présence au centre du pouvoir et de son interaction quotidienne avec les secteurs professionnels, tandis que ses alliés du Rassemblement national des indépendants (RNI) et du Mouvement populaire (MP) ont pu préserver la leur.
Ceci montre, a-t-il ajouté, que le vote sanction a visé exclusivement le PJD, en tant que leader de la politique gouvernementale.
Evoquant le deuxième indicateur, le chercheur a jugé que les résultats des élections professionnelles conduiront à une domination de l'opposition aux prochaines élections communales et régionales dans le même ordre que celui du scrutin des Chambres professionnelles et probablement avec des taux plus élevés que celui-ci.
Il s'agit, a-t-il expliqué, d'une victoire de l'opposition dans une élection à laquelle participe une élite professionnelle qui a une grande influence sur les intérêts territoriaux, outre sa relation représentative avec la population dans les régions et les conseils communaux.
Pour ce qui est du troisième indicateur, Manar Slimi estime que les résultats du scrutin de vendredi participent à ce que la Chambre des conseillers soit largement dominée par l'opposition. Les premières positions du PAM et du PI aux élections professionnelles leur donneront un avantage numérique en termes de sièges à la seconde Chambre.
S'y ajoute l'interaction des Chambres professionnelles avec les intérêts au sein des conseils communaux et régionaux qui contribuera à propulser le PAM et le PI en tête aux élections locales, ainsi que l'amélioration de la représentativité des syndicats de l'opposition à la Chambre des conseillers consécutive à l'échec du dialogue social, a-t-il ajouté, notant que tout cela renforce le scénario d'une deuxième Chambre aux mains de l'opposition.
Le quatrième indicateur a trait à la place grandissante des Sans appartenance politique (SAP) par rapport à de grands partis politiques, poursuit l'analyste, notant que ces candidats pourraient être tentés d'intégrer des partis et influeraient, par conséquent, sur les élections communales et régionales et de la Chambre des conseillers.
S'agissant du cinquième indicateur, Manar Slimi a relevé une amélioration relative du taux de participation qui a atteint 43%, par rapport aux précédentes élections professionnelles et qui se traduira par une participation élevée aux prochaines communales et régionales, du fait que les deux scrutins sont presque de même nature.
Et de conclure que le citoyen ira davantage aux urnes lors des prochaines échéances puisqu'il ressent qu'avec l'expérience du gouvernement actuel, plusieurs décisions sont prises et qu'elles touchent ses intérêts.
