La Fondation Attijariwafa bank a organisé une exposition réunissant trois artistes issus du même continent, en marge du Forum international Afrique Développement, qui a eu lieu les 19 et 20 à Casablanca. Intitulée «L'Afrique a du génie», cette exposition a mis en avant des talents porteurs d’avenir, d’espoir et d’innovation. Elle a aussi mis sous les projecteurs Saïdou Dicko, un photographe-peintre et vidéaste burkinabé, Michelle Magema, Performer-vidéaste expressionniste originaire du Congo, et Khalil Nemmaoui, photographe paysagiste-portraitiste marocain. L’exposition a montré l’œuvre vidéo et photographique de ces artistes. «Bien qu’ils aient gardé de solides attaches avec la matérialité de l’objet artistique, à travers des dessins, des installations, des performances ou des tirages photographiques, il nous a semblé intéressant de privilégier l’approche de l’image projetée, en grand format, pour accentuer la dramaturgie de leurs récits», explique Ghitha Triki, commissaire de l’exposition et responsable du pôle Art et Culture de la Fondation Attijariwafa bank.
Ainsi, l'espace culturel du Forum international Afrique Développement a accueilli des œuvres qui montrent un art africain ancré dans la réalité concrète et actuelle, éloigné d’une africanité cliché, qui voudrait imposer le masque comme repère identitaire pour la pratique artistique. La Ffondation Attijariwafa bank a choisi ces trois artistes pour leurs talents confirmés, mais également pour les promouvoir. Selon Ghitha Triki, leurs expériences rassemblent autant similitudes que de variations. «Nous avons invité Michèle Magema, Saïdou Dicko et Khalil Nemmaoui à projeter un corpus d’images fixes et d'autres en mouvement, inspirées de leur double culture, de leurs voyages, de leur fascination pour le monde qui les entoure, et qu’ils façonnent parfois avec humour, d’autres avec gravité, pour nous faire réfléchir», affirme Mohamed El Kettani, président directeur général du groupe Attijariwafa bank. Les installations de Saïd Dicko interpellent le visiteur sur des souvenirs de son enfance, sur la destinée du peuple nomade peulh, de plus en plus sédentarisé.
Michèle Magema, quant à elle, interroge la relation de l’autre face à l’exotisme en puisant dans ses expériences personnelles. L’artiste se met en scène afin d’explorer l’identité féminine confrontée au temps, à l’espace, la mémoire et l’histoire. Pour sa part, Khalil Nemmaoui explore les paysages et traduit en image les figures, les traces, les ombres,… et produit des vues mélancoliques qui montrent le lien entre ces paysages et la vie des hommes qui y vivent.