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Laura Dern victime dans «99 Homes»

Laura Dern est une actrice hollywoodienne avec une aura particulière. Passionnée et tranquille à la fois, l'inoubliable interprète de «Sailor et Lula» ou «Blue Velvet» privilégie les projets qui ont «une âme», comme «99 Homes».

Laura Dern victime dans «99 Homes»
Laura Dern incarnera la mère d'Andrew Garfield dans le long-métrage indépendant «99 Homes». Ph : mondocine.net

Ce drame sur la crise financière et immobilière des «subprimes», qui a laissé des millions d'Américains sans logis à partir de 2008, est sorti vendredi aux Etats-Unis. Elle y joue Lynn, la mère d'un père célibataire (Andrew Garfield) qui veut à tout prix récupérer le logement familial perdu après quelques mensualités de prêt immobilier impayées.

Pour y parvenir, il finit par travailler pour celui qui les a expulsés, un homme d'affaires qui n'a pas de scrupules à tirer profit de la mauvaise fortune d'autrui (Michael Shannon).

L'intrigue se passe en Floride en 2010, une année où les défauts de paiement et expulsions furent légion dans cette région du sud-est des Etats-Unis.

Beaucoup de familles se sont retrouvées à vivre dans des hôtels glauques en espérant que la justice les aiderait à récupérer leur logement, souvent en vain.

Les histoires cruelles que Laura Dern a entendues pour préparer ce film, qui a fait sensation aux festivals de Toronto, Venise, Sundance ou Telluride, ont conforté sa perte de confiance dans le rêve américain.

«C'est incroyable tous les gens que nous laissons tomber», a-t-elle déploré lors d'un entretien avec l'AFP.

«On dit à l'adolescente enceinte, comme le fut mon personnage, que si elle a son bébé et qu'elle fait ce qu'il faut, on va la soutenir. On promet aux jeunes qui partent à la guerre pour leur pays qu'on s'occupera d'eux quand ils reviendront...», énumère-t-elle, alors que les mères adolescentes vivent la plupart du temps dans la pauvreté et que des dizaines de milliers d'anciens combattants américains finissent SDF.

«Une privilégiée»

Pour l'actrice de 48 ans, les médias ne disent pas assez souvent que les évictions ne sont pas finies, comme «99 Homes», du réalisateur américain d'origine iranienne Ramin Bahrani, le rappelle avec force. 

Laura Dern, qui dit vivre une des périodes les plus heureuses de sa vie et se considère comme «une privilégiée», navigue avec sérénité dans les méandres d'une industrie cinématographique qui souvent ostracise les comédiennes de son âge.

Elle fut la muse de David Lynch, a travaillé avec Martin Scorsese, Steven Spielberg et Clint Eastwood, et était finaliste pour l'Oscar du meilleur second rôle cette année pour «Wild», où elle incarnait la mère bohème de Reese Witherspoon.

Son agenda 2016 est complet: elle est à l'affiche de «Wilson», une comédie, du drame «The Founder», avec Michael Keaton, et fait partie du casting d'un film en projet avec Kristen Stewart, Michelle Williams et Rosanna Arquette. 

Cette année, elle était au générique de «Bravetown», de Daniel Duran.

La comédienne rend hommage à ses parents également acteurs, Bruce Dern et Diane Ladd, pour lui avoir conté les secrets pour survivre à Hollywood.

Mais le monde du cinéma a changé, l'argent des studios, la quête du profit maximal et de la popularité la plus large détournant les cinéastes de projets «plus moraux», «plus créatifs».

Elle tient à continuer à chercher les personnages qui passent par toute la palette des émotions.

«Aujourd'hui, je ne me limite plus à interpréter la fiancée du héros» du film, conclut-elle.

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