Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations ou les canicules, augmentent les risques de maladies infectieuses, de malnutrition et de stress, soulignent des spécialistes. La pollution des villes, où les habitants passent de longues heures à travailler sans avoir le temps ni l'espace pour marcher, faire du vélo ou se détendre, est mauvaise pour le cœur, les poumons et la santé mentale. Près de 200 pays se sont fixé pour but de limiter la hausse moyenne des températures dans le monde à 2 degrés Celsius par rapport à l'ère préindustrielle d'ici la fin du siècle, mais la trajectoire actuelle pourrait conduire à une hausse de 4 degrés. «Cela a des effets très graves et potentiellement catastrophiques pour la santé humaine et la survie de l’homme», a déclaré Anthony Costello, directeur de l'Institut de santé mondiale de l'University College de Londres (UCL), l'un des auteurs du rapport. L'Organisation mondiale de la santé estime qu'entre 2030 et 2050, le changement climatique entraînera près de 250.000 décès supplémentaires par an, dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur.
Urgence médicale
Le rapport compile les travaux de spécialistes européens et chinois du climat, de la géographie, de l'environnement, de l'énergie, de la biodiversité et bien sûr de la santé.
Le document estime que les réponses visant à atténuer le changement climatique ont des conséquences positives, directement ou indirectement, sur la santé (de la réduction de la pollution de l'air à l'amélioration des régimes alimentaires) et qu'un effort concerté sur le climat pourrait donc être une formidable occasion d'améliorer la santé mondiale. «Le changement climatique est une urgence médicale», a déclaré Hugh Montgomery, directeur de l'Institut pour la santé humaine à l'UCL, qui a participé lui aussi à la rédaction du rapport. «Il exige une réponse urgente en s'appuyant sur les technologies déjà disponibles.»
Les scientifiques soulignent, en effet, qu'il existe déjà des moyens d'engranger des bénéfices en matière de santé publique grâce à une action sur le climat. Brûler moins d'énergies fossiles réduit par exemple les maladies respiratoires, encourager la marche ou le vélo réduit la pollution, les accidents de la route, l'obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité dans le monde (17 millions de décès par an selon l'Organisation mondiale de la Santé).