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Le risque d’impayés restera fort au Maroc en 2015, selon Euler Hermes. L'assureur-crédit vient de confirmer dans son Bulletin économique paru vendredi que les défaillances d'entreprises vont augmenter de 10% dans le pays cette année pour toucher 8.374 sociétés. C’est l’une des plus importantes hausses prévues en 2015, alors qu’à l’échelle mondiale, le nombre de défaillances d’entreprises devrait continuer à baisser. «Sur les marchés émergents, les entreprises font face à d’importants obstacles, les composantes du risque pays se dégradant. Euler Hermes estime que le nombre de défaillances d’entreprises va augmenter de 30% en Russie, 17% en Turquie, 11% au Brésil, 10% au Maroc et de 8% au Portugal», estiment les experts d'Euler Hermes.
Rappelons qu’en novembre dernier, l'assureur-crédit avait souligné que l’économie marocaine devrait aller mieux en 2015 avec 4,2% de croissance (contre 3% en 2014), portée par plus de consommation des ménages et d’investissements des entreprises. En revanche, l’environnement des affaires devrait reste agité. En témoigne l’augmentation attendue des défaillances d’entreprises à un niveau identique à celui de 2014. Parmi les secteurs à surveiller, le BTP, la sidérurgie, le commerce et les services aux entreprises.
Dans son Bulletin, Euler Hermes prévoit une diminution de 2% du nombre de défaillances dans le monde en 2015, soit un rythme bien inférieur à la baisse de 14% observée en 2014. Cette évolution tient à un environnement économique mondial à plusieurs vitesses. Les pays émergents souffrent de ralentissements de leur économie n’aidant pas le secteur privé. Les faillites connaissent en revanche une tendance à la baisse dans les économies avancées, notamment aux États-Unis, en Irlande, en Espagne et aux Pays-Bas.
L’atonie de la reprise économique mondiale en 2015 (+2,7%) semble témoigner d’une demande encore faible. «Après six années de profonde dépression, il semble que la baisse de l’euro et des prix du pétrole et la faiblesse des coûts de financement produisent lentement leur effet : l’Europe se redresse enfin. Cependant, en l’absence de croissance nominale, les chiffres d’affaires ne progressent pas et les incitations à investir en masse sont inexistantes. Dans la zone euro, le déficit d’investissement s’élève à 240 milliards d’euros environ pour le secteur privé», développe Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes.
Concernant les partenaires économiques du Maroc, une amélioration des défaillances d’entreprises est attendue en France (-1%), en Grande-Bretagne (-2%), en Allemagne (-2%), en Belgique (-5%), aux États-Unis (-7%) et surtout en Espagne (-15%).
