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SJL, deux nouvelles plateformes logistiques et une stratégie africaine pour 2016

Le transporteur international San Jose Lopez veut renforcer son positionnement sur le marché de la logistique. À terme, la plateforme de Dakhla, prévue pour 2016, servira de hub pour l’Afrique.

SJL, deux nouvelles plateformes logistiques et une stratégie africaine pour 2016
Selon le top management de SJL, le Maroc a absorbé pratiquement, entre 2014 et 2015, tous les investissements et toute la capacité du groupe.

San Jose Lopez (SJL) nourrit de grandes ambitions pour le Maroc et l’Afrique. Le groupe d’origine espagnole, qui a décidé de transférer son siège social au Maroc (Tanger), veut se positionner en tant que leader de la traversée entre le Royaume et l’Europe. «Notre objectif est d’étendre l’offre territoriale et de diversifier l’offre de produits pour couvrir l’ensemble des maillons de la chaine logistique», nous déclare Mohamed Didouch, directeur général de SJL Maghreb. D’abord sur le Maroc. Après ses deux plateformes logistiques à Tanger, le groupe se prépare à s’installer à Casablanca en 2016, en se dotant d’une troisième plateforme dans la zone de Zenata, du même niveau que celles de Tanger (taille, capacité et standards). Une quatrième est également prévue l’année prochaine, cette fois-ci au sud du Maroc, à Dakhla, sur un terrain de 9.000 m2.

Cette dernière plateforme est appelée à devenir un hub vers l’Afrique. Plusieurs pays du continent sont, en effet, dans le viseur de SJL, notamment le Ghana, le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. «Dans notre plan stratégique, l’installation en Afrique était programmée pour 2015. Mais nous avons préféré temporiser, le développement des activités sur le marché marocain étant plus important que prévu. Le Maroc a absorbé pratiquement tous les investissements et toute la capacité», explique Mohamed Didouch. Selon lui, l’objectif à terme pour le groupe est de relier l’Afrique subsaharienne à l’Europe, en positionnant le Maroc en tant que «hub réel» pour relier la ville d’Accra (Ghana), au point le plus lointain en Europe (Moscou, Russie) par voie terrestre.

Dans son plan stratégique 2015-2020, le logisticien ambitionne d'atteindre 35.000 voyages entre le Maroc et l’Europe, contre 20.000 aujourd’hui. Il entend aussi doubler son chiffre d’affaires pour le porter à 250 millions d’euros à l’horizon 2020. Cette année, SJL table sur 120 millions d'euros, contre 108 millions réalisés en 2014. Né de la fusion en 2002 de deux transporteurs espagnols, SJL revendique aujourd’hui la position de leader dans le transport international Maroc-Europe. Selon Mohamed Didouch, le groupe a commencé «à réaliser une importante croissance au Maroc à partir de 2007». En 2011, la crise sévissait en Europe et SJL Maroc a dû faire face à des problèmes financiers pour accompagner ses plans de croissance. En Espagne, où siégeait le groupe, la crise économique a poussé les banques à fermer le robinet du financement.

«Nous avons dû prospecter d’autres formules de financement pour accompagner notre business plan», souligne Mohamed Didouch. C’est ainsi qu’en 2013, SJL Maroc a ouvert 49% de son capital à deux fonds d’investissement : Mediterrània Capital Maroc et Tuninvest, à travers sa filiale marocaine MarocInvest, tous deux basés dans le Royaume. Le premier, espagnol, a misé 6 millions d’euros, et le second, tunisien, 10 millions. À l’époque, le transporteur-logisticien avait annoncé un ambitieux plan de 5 ans, pour un investissement total de 20 millions d’euros. «À fin 2015, nous aurions investi 25 millions d’euros», souligne le DG de SJL Maghreb, qui chapeaute les filiales marocaine et tunisienne. L’injection de cash en 2013 a aussi permis au groupe SJL de créer l'année suivante une filiale en Tunisie. Il s’agissait d’un investissement de 3 millions d’euros, sur un terrain de 25.000 m2, dont 2.500 ont servi à la plateforme logistique dédiée au secteur automobile. Pour 2015, la filiale devrait générer un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros.
Mais le Maroc continue d’être la plaque tournante du groupe, avec 58% des revenus globaux.

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