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Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et la présidente-directrice générale de la Millennium Challenge Corporation (MCC), Dana Hyde, ont présidé, jeudi, la cérémonie de présentation du deuxième programme de coopération (Compact II) conclu entre le gouvernement du Royaume du Maroc et la MCC. À cette occasion, les deux parties ont signé une déclaration commune portant sur la mise en œuvre de ce deuxième programme. S’exprimant à cette occasion, le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a indiqué que le choix du Maroc pour bénéficier de ce programme était une reconnaissance des progrès accomplis dans différents domaines, notamment en matière d’instauration de la bonne gouvernance, de renforcement de l’ouverture économique et d’investissement dans l’élément humain. Le Chef de l’exécutif a par ailleurs souligné que l’importance de ce programme ne tient pas uniquement au montant qu’il accorde au Maroc, mais aussi à la nature des projets structurels qu’il va accompagner ainsi que l’approche et les instruments de leur mise en œuvre, leur suivi et évaluation.
Dana Hyde, directrice générale de la Millennium Challenge Corporation, a salué pour sa part l’engagement et le sérieux dont a fait preuve le Royaume et qui lui ont valu de bénéficier de ce deuxième programme de coopération. «Le Maroc a consenti des efforts très importants pour pouvoir répondre aux critères fixés pour bénéficier de ce deuxième compact. Et il faut dire que ces critères sont très stricts et plus difficiles que ceux fixés pour bénéficier du premier. En effet, peu de pays dans le monde bénéficient d’un deuxième programme», souligne Mme Hyde. Dwight Bush, ambassadeur des États-Unis au Maroc, a indiqué quant à lui que ce programme venait à point nommé pour contribuer à résoudre les contraintes liées à la croissance économique et qui concernent notamment l’accès au foncier et la préparation des jeunes au marché de l’emploi, soulignant que le but de ce programme était avant tout d’améliorer concrètement la vie des Marocains. Dans le détail, ce deuxième programme de coopération accorde donc au Maroc un montant de 450 millions de dollars, auquel s’ajoute une contribution du gouvernement marocain de l’ordre de 67,5 millions de dollars au minimum.
Ce budget servira à financer, sur une période de cinq ans, deux projets, à savoir «l’éducation et formation pour l’employabilité» et «la productivité du foncier». Concrètement, le premier projet «éducation et formation pour l’employabilité», dont le budget est de l’ordre de 220 millions de dollars, aura pour objectif d’améliorer l’employabilité des jeunes à travers l’amélioration de la qualité, de la pertinence et de l’égalité d’accès à l’enseignement secondaire et à la formation professionnelle, afin de répondre aux besoins du secteur privé. Quant au second projet, «productivité du foncier», doté d’un budget de 170,5 millions de dollars, il permettra l’accroissement de la productivité du foncier, aussi bien rural qu’industriel, et de l’investissement privé. Il est à signaler que l’exécution de ces deux projets sera confiée à un établissement public marocain qui sera créé à cet effet.
Selon Abdelghni Lakhdar, coordinateur national du programme, l’aboutissement du Compact II vient couronner un processus de préparation qui a duré plus de 2 années, mené conjointement par une équipe dédiée au niveau des services du Chef du gouvernement et les experts de la MCC, avec la forte participation des départements ministériels et des établissements publics concernés, et en concertation étroite avec le secteur privé et la société civile. «L’objectif majeur que s’est fixé ce programme dès le début est de réduire le poids de deux contraintes majeures qui pèsent sur la croissance et l’investissement privé, à savoir la question du capital humain et la problématique du foncier. Ces contraintes ont été identifiées dans le cadre d’une étude sur l’analyse des contraintes majeures à la croissance économique au Maroc, réalisée en collaboration avec les experts de la Banque africaine de développement et de la MCC et qui a conclu que la faible qualité du capital humain et la faible productivité du foncier constituent des contraintes majeures à la croissance économique au Maroc», a-t-il souligné.
Pour rappel, la sélection du Maroc en tant que pays éligible à un deuxième programme de coopération s’est faite en décembre 2012 sur la base d’un certain nombre de critères exigés par la MCC et qui se rapportent à la bonne gouvernance, aux libertés économiques et à l’investissement dans le capital humain. Il faut souligner par ailleurs que l’adoption du Compact II fait suite à la réussite enregistrée dans la mise en œuvre du premier Compact d’un montant de 697,5 millions de dollars qui a duré de 2008 à 2013.
