Les maladies cardio-vasculaires et leurs pourvoyeurs (diabète, hypertension) connaissent une explosion qui interpelle tous les professionnels de la santé. Et si la maladie cardiaque progresse, il est important de noter que la médecine, et en particulier la cardiologie, connait un essor formidable laissant entrevoir l’espoir de pouvoir faire face aux différents défis. En effet, chaque année, des avancées majeures sont enregistrées dans les domaines technologique, diagnostique et thérapeutique. De ce fait, la dixième édition du Printemps de la cardiologie constitue le forum incontournable de tous les cardiologues marocains qui viennent s'y ressourcer et enrichir leurs connaissances pour mieux prendre en charge leurs patients.
Organisée du 17 au 19 mars 2016 à Marrakech, cette dixième édition du Printemps de la cardiologie est marquée par une Journée franco-marocaine du sommeil. Comme le fait remarquer le Pr Atul Pathak, le manque de sommeil pourrait rendre les personnes plus exposées au risque de maladies cardiaques. «Devant une hypertension artérielle résistante au traitement usuel, il faut désormais aussi chercher des troubles respiratoires du sommeil chez des patients en insuffisance cardiaque ou ayant des troubles du rythme cardiaque», précise-t-il.
De précédentes études ont déjà démontré que le fait de dormir trop ou pas suffisamment serait lié à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. En Corée du Sud, par exemple, des chercheurs de l'University School of Medecine de Séoul ont démontré qu’il existait un lien entre le manque de sommeil et un niveau élevé de calcium dans les artères coronaires. Les participants qui dormaient en moyenne 5 heures ou moins par jour avaient 50% de calcium en plus dans leurs artères coronaires que ceux qui ont assuré dormir 7 heures ou plus par nuit. Le niveau de calcium était 70% plus élevé chez ceux qui dormaient trop (9 heures ou plus) et 20% plus élevé chez ceux qui ont déclaré avoir une mauvaise qualité de sommeil. Par ailleurs, une étude présentée lors du dernier congrès annuel de l’American College of Cardiology a suggéré que la durée du sommeil pouvait influencer l’apparition d’une maladie cardiovasculaire. Ces résultats viennent conforter certaines données existantes sur le sujet, mais les mécanismes liant les deux paramètres restent méconnus. Le Dr Arora, professeur à la Faculté de médecine de Chicago, suggère que dormir moins de six heures ou plus de huit heures augmenterait le risque de développer une maladie cardiovasculaire.