La visite des étudiants de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) a été l'occasion de s'informer sur les différentes missions et actions de la Fondation de l’éducation pour l’emploi au Maroc (EFE). Ainsi, plusieurs points ont été abordés, notamment la stratégie de la Fondation, ses critères pour la sélection des participants, ses programmes de formation, d’accompagnement et de mise à niveau des jeunes en quête d’un premier emploi, mais également les contraintes qu’elle doit gérer dans le cadre de ses activités. Selon la DG d’EFE Maroc, Malika Laasri Lahlou, cette rencontre est bénéfique pour les deux parties, permettant d’initier une nouvelle coopération dans le sillage de l’implantation du groupe ESSEC au Maroc. En effet, «L’ESSEC est un partenaire à fort impact socioéconomique qui apporte un certain savoir en matière de formation, et elle trouve en nous une connaissance terrain en matière d’entrepreneuriat social, une expérience réussie certes, mais qui reste insuffisante si l’on veut relever certains défis tel que le chômage», a expliqué Malika Laasri Lahlou.
Pour l’ESSEC Business School, cette collaboration avec EFE intervient dans le cadre de son implantation au Maroc, complétant et renforçant ainsi son engagement en faveur de la responsabilité sociétale. Dans ce sens, Thierry Sibieude, professeur titulaire de la Chaire entrepreneuriat social et directeur ESSEC Afrique Atlantique, a fait savoir que pour travailler sur la question de l’entrepreneuriat social, ESSEC Maroc va prioritairement travailler avec l’École Centrale de Casablanca en créant une Chaire entrepreneuriat. Les efforts vont être unis entre les deux établissements pour constituer une expertise et un centre de compétences, qui permettra de former des lauréats capables à la fois de créer des entreprises et d’imaginer des solutions à des besoins économiques, tout en prenant très clairement en compte, et le plus vite possible, les questions sociétales essentielles, notamment, l’éducation, la santé, l’alimentation, l’énergie et le transport. n
Thierry Sibieude, professeur titulaire de la Chaire entrepreneuriat social et directeur ESSEC Afrique Atlantique
«L’entreprise sociale peut contribuer à régler et à gérer plusieurs questions sociétales»
Éco-Emploi : Quelle lecture faites-vous du développement de l’entrepreneuriat social au Maroc ?
Thierry Sibieude : L’entrepreneuriat social est un terme très à la mode au Maroc en ce moment, et c’est un peu normal parce qu’au fait, aujourd’hui, le Maroc a un double challenge : le premier est relatif au développement économique qui consiste à créer de la richesse, et le second est celui ayant trait à la lutte contre la pauvreté et contre une série de grandes questions sociétales qui méritent d’être traitées d’abord par les pouvoirs publics, par les ONG, mais aussi par l’entreprise. Aujourd’hui, le Maroc est un carrefour où il y a de formidables potentialités de développement avec un dynamisme économique qui est une réalité, mais avec aussi des handicaps terribles à savoir le manque de compétences, le décrochage scolaire, la pauvreté… tous ces grands problèmes-là, l’entreprise sociale peut contribuer à les régler et à les gérer.
Quelle est la stratégie d’ESSEC Maroc, notamment, pour promouvoir l’employabilité des jeunes ?
Nous comptons former des managers intermédiaires parce que notre programme (BBA) s’adresse aujourd’hui à de jeunes gens qui, juste après la terminale, vont s’engager dans des études en gestion, et vont donc recevoir l’enseignement qui leur permettra ensuite d’assumer des missions d’encadrement de proximité, de gestion des petites et moyennes entreprises, c’est déjà un enjeu très important. Ensuite, on va travailler en formation continue en proposant un programme de master en gestion des ressources humaines avec le professeur Jean-Marie Peretti, puisqu’on sait bien que la GRH est un facteur clé de succès de l’entreprise, et puis on va aussi travailler sur la gestion des villes et du territoire en formant les cadres des villes et des autorités locales, et ça on va le faire en partenariat avec l’Université Internationale de Rabat. Notre action, on la conçoit avec notre savoir-faire et notre expertise, mais en complémentarité et en combinaison avec des acteurs locaux et avec des universités et des institutions marocaines.
