Les 20.000 spectateurs des Lions de l’Atlas sont restés sur leur faim en dépit d’une domination totale durant toute la partie. La manière n’y était surtout pas et d’aucuns ont été surpris par la prestation pâle de certains titulaires, comme Hakim Ziyach qui a joué en deçà de son rendement habituel. La première mi-temps fournie par les Lions de l’Atlas a été terne. Il n’y avait pas de jeu collectif, chacun jouait pour soi. À cela s’ajoute le nombre incalculable de déchets techniques et d’imprécisions dans les transmissions. Ces déchets techniques ont fini par provoquer la grogne d’une partie du public qui a hué la prestation de certains joueurs. Hervé Renard a expliqué plus tard en conférence de presse d’après-match «qu’une telle prestation ne doit pas étonner, étant donné l’incorporation de six nouveaux jeunes joueurs âgés de moins de 20 ans. Et d’ajouter que la débauche d’énergie a été très importante, ce qui a créé beaucoup de difficultés pour faire parvenir le ballon à son destinataire».
Si ces arguments peuvent être acceptés, ce qui le sera moins c’est le manque de lucidité affiché face à un adversaire des plus modestes, qui est parvenu à annihiler les velléités et même à menacer la cage marocaine en seconde période, confiée pour la première fois à Yassine Bounou. La seconde mi-temps a été, toutefois, relativement moins insipide, grâce à l’ouverture du score dès la 54e minute sur un pénalty accordé par l’arbitre de la partie après une faute commise sur Nabil Dirar. Hakim Ziyach, sans trembler, l’a magistralement transformé, donnant ainsi l’avantage au Maroc.
Les changements opérés ont changé la donne
Il a fallu attendre la seconde mi-temps et les changements opérés par Hervé Renard pour voir un autre visage de la sélection nationale. L’entrée de Fayçal Fajr, de Mourad Batna et d’Aatif Chahchouh a apporté plus dynamique à la ligne d’attaque. Des changements qui ont apporté plus d’animation offensive puisque sur l’un de ses débordements, Nabil Dirar pose le ballon sur la tête d’Aziz Bouhaddouz qui loge le ballon au fond des filets de Sao Tomé portant le score à 2-0. Ce succès, le cinquième du Maroc dans ce groupe, n’a pas soulevé l’enthousiasme des supporters, pas très convaincus du rendement des Lions de l’Atlas. Hervé Renard, lui, n’était pas soucieux du tout, même s’il a reconnu au passage que ses protégés n’ont pas livré le match qu’il fallait. Il s’est même insurgé contre la question posée par un confrère qui doutait sur les chances des Marocains dans ces éliminatoires pour la Russie 2018. «Ce n’est pas la première fois qu’une de mes équipes donne une prestation pareille, mais il faut savoir que lorsqu'on est qualifié, l’esprit n’est plus le même. Il faut savoir aussi que le football est devenu difficile partout maintenant et il n’y a qu’à avoir les résultats de ces éliminatoires pour s’en convaincre». Hervé Renard fait allusion au nul concédé par la Côte d’Ivoire à domicile face à la Sierra Leone et le match nul entre l’Afrique du Sud et la Mauritanie ou encore la victoire de la Libye sur le Cap-Vert.
Mention spéciale pour Hamza Mandyl et Youssef El-Nseyri
N’empêche qu’il reste des choses à revoir, a reconnu le coach national, qui n’a pas manqué de faire l’éloge des deux jeunes joueurs Hamza Mandyl et Youssef El-Nseyri. «J'ai pris le risque de faire jouer cinq jeunes joueurs âgés de moins de 20 ans et j’assume ce risque. Moi, j’ai toujours fonctionné comme ça», a indiqué le sélectionneur en conférence de presse. Un risque calculé tout de même, puisque la rencontre face à Sao Tomé, quel qu'ait pu être son résultat, n’a aucune influence sur l’issue de ce groupe, puisque le Maroc a déjà assuré sa qualification dès la quatrième journée. L’objectif de cette rencontre comme l’a bien expliqué Renard est de tester de nouveaux joueurs afin de consolider les rangs de l’équipe nationale en vue du troisième et dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018, qui débuteront le 3 octobre prochain.
Classement du groupe F
1. Maroc 16 pts
2. Libye 10 pts
3. Cap Vert 9 pts,
4. Sao Tomé-et-Principe 3 pts