Menu
Search
Jeudi 09 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next L'humain au centre de l'action future

Hommage à Abdellah Mesbahi et Abderrahim Tounsi

Le personnage de Abderraouf a été chaleureusement accueilli par le public du festival. Après une longue disparition de la scène artistique, Abderraouf est réapparu ces dernières années dans des films marocains. Il a joué dans deux longs métrages de Nassim Abassi, «Mon oncle» et «Majid». Ce dernier a été projeté le 6 décembre sur la place Jemaa El Fna, en présence de l’acteur.

Hommage à Abdellah Mesbahi et Abderrahim Tounsi

Le 6 décembre, le Festival international du film de Marakech (FIFM) a rendu un hommage exceptionnel à deux hommes remarquables. Il s'agit de deux artistes marocains au talent incomparable. L'un d'entre eux nous a quittés cette année. Abdellah Mesbahi était une icône du cinéma marocain et arabe. Né en 1936 à El Jadida, il a étudié le cinéma à l'École supérieure d'études cinématographiques de Paris. Il était ensuite stagiaire au Théâtre national populaire. De retour au Maroc, il a occupé des fonctions administratives au ministère de l'Information et au Centre cinématographique marocain. Mesbahi était un cinéaste, écrivain, réalisateur et producteur au talent reconnu partout. Il a côtoyé de grands artistes arabes et internationaux tels qu'Orson Welles. Il fut membre du jury au Festival de Berlin, président de l'Union du cinéma arabe au Caire et directeur du Centre de la coopération internationale dans le domaine culturel à Dubaï, ainsi que membre du secrétariat général de la Ligue islamique mondiale à La Mecque.

Feu Mesbahi a réalisé 21 longs métrages, dont «Silence, sens interdit» (Sukut al-ittilah al-mamnu) (1973), «Demain la terre ne changera pas» (Ghagan lan tatabaddala al-ardh) (1975), «Feu vert» (Al-daw' al-akhdar) (en Libye, 1976), «Où cachez-vous le soleil» (1979), et «J'écrirai ton nom sur le sable» (1989). Certains de ses films sont très connus dans le cinéma égyptien. Il a aussi fait des séries télévisées comme «Abir Sabil» et «Lorsque les hommes pleurent». Abdellah Mesbahi avait de nouveaux projets avant d'être vaincu par la maladie. «Je me rappelle encore de toi, alité, me parlant de ton nouveau film», a lu sa fille Imane Mesbahi dans un mot dédié à la mémoire de son père. Les larmes aux yeux, Imane a confirmé que les films de Abdellah Mesbahi resteront toujours gravés dans la mémoire des cinéphiles. La distributrice Imane Mesbahi a aussi déploré l'état dans lequel elle a trouvé les copies des œuvres de son père, appelant à la restauration de tout le patrimoine culturel et cinématographique marocain.

L'autre hommage qui a fait vibrer le Palais des congrès de Marrakech est celui rendu aux travaux de Abderrahim Tounsi, alias Abderraouf. Ce grand comédien qui a fait rire des générations de Marocains était ému par l'accueil chaleureux du public. Professionnels du cinéma, invités du festival et fans ont longuement applaudi le talent et la simplicité de l'artiste. Présenté par Hanane Fadili, Abderrahim Tounsi a remercié S.M. le Roi Mohammed VI pour l'intérêt qu'il témoigne aux artistes marocains. Avec son humour habituel, Abderraouf nous a rappelé ses anciens sketchs et ses répliques classiques. Né en 1936, Abderrahim Tounsi déclenche des rires dans tous les foyers marocains. Son personnage burlesque et ridicule est certes simple, mais ne tombe jamais dans la monotonie. Son histoire avec l'art a commencé brusquement, mais dure pour toujours. Emprisonné par les autorités coloniales au début des années 50, Abderrahim Tounsi découvre une passion pour le théâtre qu'il ne tarde pas à développer. Sorti de prison, le jeune casablancais continue à jouer, avec ses anciens codétenus, «dans des cafés, des adaptations marocaines de Molière».

Le personnage d'Abderraouf est né en 1967 en imitant un camarade d'école. Et depuis, la voix nasillarde, les attitudes ridicules et le tarbouch rouge sont devenus un symbole de l'humour marocain. Maître des comédiens nationaux, Abderrahim Tounsi fait rire jusqu’en Europe, via la communauté marocaine à l’étranger. Après une longue disparition de la scène artistique, Abderraouf est réapparu ces dernières années dans des films marocains. Il a joué dans deux longs métrages de Nassim Abassi, «Mon oncle» et «Majid». Ce dernier a été projeté le 6 décembre sur la place Jemaa El Fna, en présence de l’acteur. 

Lisez nos e-Papers