C'est décidé, le gouvernement ne fera pas marche arrière concernant les deux décrets régissant la formation et le concours d'accès aux Centres régionaux des métiers d'éducation et de formation (CRMEF). Et ce n’est pas tout : le gouvernement compte aussi interdire la marche nationale de protestation prévue ce dimanche à Rabat par les futurs enseignants.
Dans ce sens, le ministre délégué chargé du Budget, Idriss Azami El Idrissi, qui s’exprimait jeudi dernier à l’issue du Conseil de gouvernement, a affirmé que «le gouvernement ne permettra aucune marche non déclarée conformément aux lois en vigueur». L’Exécutif, qui prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect de la loi, «assure qu'il n'y aura aucun recul concernant les deux décrets régissant la formation et le concours d'accès aux CRMEF, et que le dialogue se poursuivra suivant ce schéma», a poursuivi le responsable au nom du gouvernement.
Cette position ne choque en rien «les enseignants stagiaires». Contacté par «Le Matin», Jawad Boukaraï, l’un des membres de la Coordination nationale des enseignants stagiaires des CRMEF, a assuré que les déclarations du gouvernement n’ont rien changé à la position des enseignants. «La marche du dimanche est maintenue et sera sûrement plus grande que celles qui l’ont précédée». Se disant aussi ouvert au dialogue, M. Boukaraï a assuré que le seul représentant légal des futurs enseignants reste la Coordination. Le gouvernement devra donc ouvrir le dialogue avec les représentants de cette entité sans passer par un quelconque intermédiaire. Faisant référence aux récentes réunions entre les représentants de certains syndicats et le ministère de l’Éducation nationale, le jeune représentant des enseignants stagiaires a assuré qu’aucune décision ne peut être prise sans l’avis des 10.000 stagiaires concernés directement par les deux décrets. Pour rappel, l’origine de ce conflit entre le gouvernement et les futurs enseignants remonte au mois d’octobre dernier. Une fois l’année de formation entamée, les étudiants ont annoncé leur boycott des cours jusqu'au retrait des deux décrets ministériels (2-15-588 et 2-15-589) adoptés par le gouvernement le 23 juillet dernier et qui concernent la séparation entre la formation et le recrutement et la baisse des montants des indemnités durant la période de formation.