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Le taux de remplissage des barrages est passé de 74,2 à 62,2% en un an

Selon le ministère délégué chargé de l’Eau, le volume stocké dans les barrages permettra, d’une part, d’assurer les besoins en eau potable des villes approvisionnées à partir des retenues des barrages dans de bonnes conditions et, d’autre part, de répondre aux besoins en eau d’irrigation pour l’ensemble des périmètres irrigués de la campagne agricole 2015-2016.

Le taux de remplissage des barrages est passé de 74,2 à 62,2% en un an
Le projet de la nouvelle loi sur l’eau introduit des réformes visant essentiellement la valorisation des ressources en eau non conventionnelles.

La rareté des pluies qui caractérise la saison 2015-2016 n’affecte pas que le secteur agricole. Elle impacte également les ressources hydriques, notamment les retenues des barrages. Selon le ministère chargé de l’Eau, durant la période allant du 1er septembre 2015 au 26 janvier 2016, le Maroc a connu une situation pluviométrique déficitaire par rapport à la normale sur l’ensemble du territoire national. Le déficit varie d’une région à l’autre : 28 à 40% au niveau des bassins de la Moulouya, de Souss Massa et de Ziz-Guir-Rheriss ; et de 60 à 70% au niveau des bassins du nord et du centre. «La situation pluviométrique cette année a induit une baisse des écoulements au niveau des cours d’eau, ce qui a affecté les réserves des retenues de barrages. En effet, le volume global des apports d'eau enregistrés sur l’ensemble des grands barrages, au cours de cette période, est évalué à 1.120 millions de m3. Ces apports sont déficitaires d’environ 73% par rapport à l’apport moyen de la même période des séries longues observées au niveau de ces grands barrages», explique Charafat Afailal, ministre délégué chargée de l’Eau. Ainsi, selon la responsable gouvernementale, le taux de remplissage global des retenues de barrages au 26 janvier 2016 était évalué à 62,2% (contre 74,2% à la même date de l’année dernière), soit un volume d’eau stocké de près de 9,5 milliards de m3. «Compte tenu du niveau de stockage d’eau enregistré sur l’ensemble des retenues de barrages, la situation d’approvisionnement en eau sera normale dans la plupart des régions.

Le volume d’eau stocké dans les barrages permettra, d’une part, d’assurer les besoins en eau potable des villes approvisionnées à partir des retenues des barrages dans de bonnes conditions et, d’autre part, de répondre aux besoins en eau d’irrigation de l’ensemble des périmètres irrigués de la campagne agricole 2015–2016», affirme Mme Afailal. Toutefois, en ce qui concerne le milieu rural, les régions caractérisées par une fragilité des ressources en eau mobilisables pourraient connaitre des difficultés d'approvisionnement durant l’été prochain si la situation de déficit pluviométrique persistait jusqu’à la fin de la période pluvieuse, c’est-à-dire d’ici avril prochain, tient à préciser la ministre. Face à cette situation, le gouvernement entend renforcer sa mobilisation, à travers notamment le suivi journalier de la situation hydroclimatique, le suivi de l'état d’approvisionnement en eau potable des villes en concertation avec l’ensemble des intervenants, la mise en œuvre des programmes d'irrigation à partir des retenues des barrages, arrêtés et convenus avec les services du ministère de l’Agriculture, avec des ajustements au fur et à mesure de l'évolution de la situation hydrologique, la prise de mesures préparatoires pour lancer des plans d'urgence afin d’assurer les besoins de la population rurale qui pourrait souffrir d’un manque d’eau durant l’été prochain. 


Questions à Charafat Afailal, ministre déléguée chargée de l’Eau

«Grâce à la politique de l’eau, les besoins ont été toujours satisfaits même en période de sécheresse aiguë»

Quelles sont les mesures prises pour atténuer l’impact de cette sècheresse sur le secteur de l’eau ?
De par sa situation géographique, le Maroc est caractérisé par la limitation des ressources en eau avec une grande variabilité dans l’espace et par une alternance de séquences d’années de forte hydraulicité et de séquences de sécheresse sévère, pouvant durer plusieurs années. En effet, le Maroc a connu plusieurs séquences de sécheresse variant d’une année sèche isolée à une période continue de 5 ans successifs.
La politique de l’eau menée depuis longtemps a permis de faire face à cette situation : les besoins en eau ont été toujours satisfaits, même en période de sécheresse aiguë. Cette politique est surtout basée sur la planification et la programmation proactive de la mobilisation des ressources en eau pour répondre aux besoins dans le moyen et long terme ; l'achèvement des infrastructures nécessaires pour assurer l'approvisionnement en eau, en particulier l'eau potable et la réalisation de programmes d’économie d’eau lors de l’utilisation.

Comment le projet de loi sur l’eau va-t-il contribuer à l’amélioration des ressources hydriques ?
Aujourd’hui, le secteur de l’eau au Maroc est doté d’une loi sur l’eau qui a jeté les bases d’une gestion intégrée, décentralisée et participative des ressources en eau. Cependant, afin de tenir compte des difficultés que rencontre la gestion efficace et durable des ressources en eau, des effets négatifs des changements climatiques et des orientations de la nouvelle politique de l’eau, la loi sur l’eau a été révisée pour accompagner les mutations en cours sur les plans juridique, socioéconomique et environnemental.
Le projet de la nouvelle loi sur l’eau adopté en Conseil de gouvernement et soumis à l’examen du Parlement avant sa promulgation, introduit des réformes visant essentiellement la valorisation des ressources en eau non conventionnelles et l’amélioration de la gouvernance, la gestion intégrée et participative des ressources en eau aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle des bassins hydrauliques.
Dans ce cadre, le projet de loi impose aux ABH (Agences des bassins hydriques) l’établissement de plans de gestion de la sècheresse qui viseraient la caractérisation des sècheresses, la mise en place de systèmes de suivi des situations hydriques et de surveillance de la sécheresse. Ces plans de gestion doivent également prévoir la mise en place d’actions structurelles (diversification des sources d’approvisionnement en eau de sécurité, notamment les ressources non conventionnelles) selon le type et l’état de sécheresse et des plans d’urgence dans une vision d’atténuation des effets de la sécheresse. 

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