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«Grâce à la convergence des efforts et des atouts des États africains, on peut faire de la coopération Sud-Sud un vecteur de développement de l’entrepreneuriat social»

Ministre de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, ingénieure chimiste de formation et spécialiste en micro-finance & banque, la Guinéenne Sanaba Kaba a, de toute évidence, plusieurs cordes à son arc. Elle est bien placée pour mener des actions au service de l’impulsion d’une dynamique de développement socio-économique où les femmes et les jeunes occupent un rôle central. Sanaba Kaba était l’invitée de la deuxième édition du Morocco Today Forum (MTF) organisé vendredi dernier à Casablanca sur le thème «Co-développement : La vision d'un Roi. Avançons ensemble par l’entrepreneuriat social». Une thématique qui est au cœur des préoccupations des acteurs politiques, économiques et sociaux et sur laquelle la ministre nous livre son point de vue dans cet entretien.

«Grâce à la convergence des efforts et des atouts des États africains, on peut faire  de la coopération Sud-Sud un vecteur de développement de l’entrepreneuriat social»
Sanaba Kaba.

Le Matin : À votre avis, comment l’entrepreneuriat social contribue-t-il à améliorer la situation de la femme dans la société ?
Sanaba Kaba : Les femmes, de par leur nature, sont de vraies entrepreneures. Elles sont très organisées et très impliquées dans les mouvements associatifs et les coopératives. L’entrepreneuriat est un métier d’association et de regroupement de personnes et c’est pour cela que les femmes sont enclines à ce genre d’activités. L’entrepreneuriat social contribue à améliorer considérablement la vie des femmes. Elles mènent de petites activités génératrices de revenus en groupe, elles apprennent des métiers en association et elles exercent ensemble. Elles organisent des tontines, de petites cotisations qu’elles encaissent à tour de rôle… Et toutes ces structurations, qui sont des valeurs africaines, sont de nature à améliorer les conditions de vie des femmes en particulier et celles des populations vulnérables en général. À ce titre, l’entrepreneuriat social peut être un vrai vecteur de développement et d’intégration pour la couche féminine.

Quelles sont les stratégies politiques à mettre en place pour favoriser l’intégration de la femme dans le tissu socio-économique du pays ?
Tout d’abord, il faut que les gouvernements fassent preuve d’engagement pour l’implication des femmes dans le développement socio-économique des États, notamment à travers la création de structures faîtières. Mais aussi à travers la mise en place d’un cadre juridique pour encadrer leurs activités de ces femmes et favoriser leur épanouissement.
Dans certains pays, il y a des organismes de micro-finance et des structures d’apprentissage des métiers dédiées aux femmes créées par le gouvernement. Le gouvernement contribue considérablement à la formation de la population féminine. Tout cela concourt à créer un environnement propice à l’implication des femmes dans les instances de développement socio-économique de leurs pays.

Comment la coopération Sud-Sud peut-elle contribuer à la promotion de l’entrepreneuriat social ?
Comme le Président Alpha Condé, président de la République de Guinée, aime à le dire, l’Afrique doit parler d’une seule voix. L’Afrique doit suivre le même chemin et s’unir pour développer le continent. Cette philosophie s’applique à tous les domaines. L’Afrique se complète. Et avec cette complémentarité entre les différents efforts et atouts des États africains, on peut profiter et faire profiter les populations défavorisées de la coopération Sud-Sud pour développer l’entrepreneuriat social.

Quelle place pour les jeunes dans cette dynamique ?
L’entrepreneuriat social concerne les femmes, mais aussi les jeunes dans la mesure où ceux-ci constituent l’avenir du continent, sachant que les différentes études menées annoncent que l’Afrique sera dans dix ans le continent le plus peuplé avec une proportion de 70% de jeunes. Et si on néglige cette masse critique, il n’y aura pas de développement. Il faut l’exploiter et la valoriser pour réaliser le développement. Je pense que la jeunesse a sa place dans cette dynamique et pour que cette place soit bien occupée, il faudrait que les jeunes soient bien formés, responsabilisés et éloignés des différents fléaux sociaux comme la drogue, l’alcool, l’immigration clandestine, la déscolarisation… Si nous pouvons éviter tous ces fléaux, l’Afrique pourra valoriser sa masse critique et en faire un vrai vecteur de développement. 

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