Menu
Search
Samedi 11 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next

«Le Musée Mohammed VI est devenu un lieu de création des projets culturels de qualité»

Depuis sa création, la Fondation se fixe pour principal objectif de démocratiser l’accès à l’art et de rapprocher le public des créations culturelles. Dans cet entretien accordé au «Matin», le président de la FNM met en avant les principales réalisations de la Fondation, ses projets ainsi que la vision qu’elle promeut pour favoriser l’émergence d’une dynamique culturelle dans le Royaume.

«Le Musée Mohammed VI est devenu un lieu de création des projets culturels de qualité»

Le Matin : Après votre nomination à la tête de la Fondation nationale des musées, vous avez hérité de quatorze musées nationaux, avec pour mission de les moderniser et d’en démocratiser l’accès. Deux d’entre eux ont déjà eu le privilège d’être mis à niveau. Quelles sont les étapes suivantes ?
Mehdi Qotbi : Effectivement, depuis sa création, la FNM a mis la rénovation des musées au cœur des priorités de son action. L’objectif est de rendre les musées plus accueillants, attractifs et répondant aux normes internationales de conservation et de préservation du patrimoine. Ainsi, il s’agit principalement de la restauration et de la modernisation des bâtiments, d’une meilleure gestion et préservation des collections, d’un renouvellement de la scénographie des expositions permanentes, et enfin de l’établissement de programmations culturelles dynamiques. Comme vous le savez, certains musées ont déjà été transformés, tels que le Musée la Casbah des cultures méditerranéennes de Tanger qui a rouvert ses portes il y a un an et qui a déjà attiré 42.614 visiteurs, et le Musée de l’histoire et des civilisations de Rabat (ancien Musée archéologique), rouvert depuis avril 2017. Le Musée de la céramique de Safi ouvre ses portes au mois d’août, dans un tout nouveau bâtiment. À Marrakech, le Musée Dar Si Saïd et le Musée des confluences Dar El Bacha de Marrakech vont également voir leur rénovation terminée d’ici la fin de l’année.

Sur quels moyens logistiques et financiers comptez-vous pour mener à bien de cette mission ?
Nous comptons énormément sur le partenariat public-privé pour concrétiser nos projets. L’État peut donner l’impulsion au secteur culturel par des investissements et des actions culturelles, comme il peut mettre en place des mécanismes réglementaires incitatifs ou un système de subventions, mais il ne peut, à lui seul, assurer le développement de ce secteur. Nous avons compris cela très vite au niveau de la Fondation. Depuis sa création, nous avons noué plusieurs partenariats avec des acteurs privés. Une exposition comme la «Rétrospective Giacometti» au Musée Mohammed VI (MMVI) a été financée en partie par des sponsors privés. À propos du Musée de la Casbah des cultures méditerranéennes de Tanger, qui a rouvert ses portes fin juillet après plusieurs mois de rénovation, près de 80% des travaux ont été pris en charge par un mécène. D’un point de vue réglementaire, l’essentiel est de mettre en place des mécanismes d’encouragement du développement du secteur, comme cela se fait dans de nombreux pays. Il faut en particulier encourager fiscalement le mécénat privé, quelle que soit sa nature : numéraire, compétence ou en nature.

La Fondation envisage-t-elle d’acquérir certaines collections de notre patrimoine qui se trouvent en dehors du Maroc ou chez certains collectionneurs marocains ?
Oui, bien sûr. Aujourd’hui, les collections des musées sous la tutelle de la FNM sont riches et variées : archéologie romaine, art islamique, collections ethnographiques, art moderne et contemporain. Aujourd’hui, nous avons plus de 65.000 objets répertoriés dans nos collections. Mais nous devons enrichir ce fonds, surtout en ce qui concerne l’art moderne et contemporain. C’est pour cela que nous avons mis en place, il y a quelques semaines, une commission de validation et d’acquisition, composée de spécialistes qui vont nous aider à constituer une collection de qualité.

Depuis son ouverture, le Musée Mohammed VI a organisé des expositions de taille avec de célèbres artistes. Quel a été l’impact de ces prestations au niveau national et international ?
Ces grandes expositions ont pour objectif principal d’initier le grand public à l'art moderne et contemporain marocain et international. Aujourd’hui, le MMVI, devenu un lieu de création et de transmission grâce à des projets culturels de qualité, a aussi réussi à fidéliser son public. Lors de sa première année d’existence, le MMVI a pu attirer plus de 160.000 visiteurs. Et nous sommes fiers et ravis de constater que ce n’est pas qu’un «effet de mode», puisque l’exposition «Face à Picasso» qui s’est tenue au Musée, jusqu’au 31 juillet, a attiré plus de 33.000 visiteurs de tout le Maroc ! C’est la preuve que nous avons réussi à démocratiser l’art et à drainer un public qui n’était pas habitué à aller au Musée. 


Entretien réalisé par O.B.

Lisez nos e-Papers