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Comment gérer son anxiété au travail ?

L’anxiété constitue un phénomène dont souffrent plusieurs collaborateurs en entreprise et qui se manifeste le plus souvent sous forme d’un souci de performance et d’une volonté de mieux faire. Il peut générer chez le collaborateur des troubles, tels que la perte de concentration, l’insomnie, voire des crises de panique. Quelques astuces pour gérer son anxiété avec Mounia Naït Sibaha, psychologue.

Comment gérer son anxiété au travail ?
Un collaborateur anxieux est un collaborateur qui percevra toute situation comme potentiellement dangereuse, ce qui le met ainsi dans un état d'hyper vigilance.

Éco-Conseil : Comment se manifeste l'anxiété en entreprise ?
Mounia Naït Sibaha : En entreprise, l'anxiété peut se manifester sous la forme d'un souci de performance et une volonté de bien faire pour mieux réussir. Cela dépend aussi de l'importance que le collaborateur peut donner aux attentes et aux objectifs qu'exige de lui son poste. Quand nos exigences ainsi que les attentes des autres à notre égard sont trop importantes, un mal-être peut surgir. On parle alors d'anxiété de performance. Cette anxiété diffère d'un individu à l'autre : si certains arrivent à la maîtriser, d'autres peuvent se sentir dépassés et souffrir de problèmes de concentration, d'insomnie et de problèmes psychosomatiques, voire par moment de crise de panique, qui se répercutent ainsi sur leur vie familiale, leur vie sociale, leur santé physique et leur santé psychologique.

Quels sont les effets de l'anxiété sur le bien-être des collaborateurs ?
Un collaborateur anxieux est un collaborateur qui percevra toute situation comme potentiellement dangereuse, ce qui le met ainsi dans un état d'hyper vigilance où ses perceptions seront faussées par un mode de raisonnement irrationnel. Cette pression peut alors générer des troubles tels que l'insomnie, l'irritabilité ou la perte de concentration, voire des comportements pathogènes, comme l'alcoolisme et la dépression, quand l'exposition aux états anxieux est répétée et n'est pas prise en charge.

Comment limiter son anxiété ?
Il existe plusieurs moyens que le collaborateur pourrait utiliser pour limiter son anxiété, tels que :
• Se relaxer.
• Développer sa capacité à dire non.
• Apprendre à respirer.
• Exprimer ses doutes.
• Apprendre à dédramatiser.
• Se donner le droit à l'erreur.
• Pratiquer un sport.
Or toute la difficulté est justement dans la capacité à mettre en œuvre tous ces outils. Limiter son anxiété passe avant tout par une réconciliation avec soi-même et l'écoute de ses propres vérités. L'anxiété peut être une réponse à nos conflits internes et nous gagnerions à les écouter et à y faire face.

À partir de quel moment le recours à un expert, notamment un psychologue, devient-il impératif ?
L'anxiété est un trouble qui peut découler d'un souci de bien faire. Elle se manifeste en général par des troubles de la respiration, des douleurs musculaires, une irritabilité et une fatigue prononcée... Des manifestations désagréables résultent du souci de bien faire, mais ne handicapent pas l'anxieux dans sa vie quotidienne. Néanmoins, quand cette anxiété devient extrême, elle laisse place à l'angoisse. Celle-ci correspondant à un sentiment de perte de contrôle face à une perception hypertrophiée de danger grave. On parle alors d'un sentiment de déréalisation qui s'accompagne en général de symptômes physiques pénibles comme la tachycardie (accélération cardiaque), une situation d'étouffement, des pertes de conscience... Au cours de ces crises d'angoisse, la personne peut s'imaginer plonger dans la folie, voire mourir. Comme il a été dit précédemment, l'anxiété est une réponse à des conflits internes que nous gagnerions à interroger. Ce moment est idéal pour recevoir une intervention thérapeutique. Si pour une raison ou pour une autre ce travail thérapeutique n'a pas été entrepris, à l'apparition de la première crise d'angoisse (ce qui est plus communément appelé crise de panique), il devient nécessaire de voir son médecin de travail. Si la personne le souhaite, elle peut entreprendre un travail thérapeutique.

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