La plateforme de réflexion Global Santé a présenté jeudi 18 mai son deuxième rapport sur la couverture sanitaire universelle au Maroc lors d’une table ronde organisée au sein de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé à Casablanca. Cette rencontre, qui a été marquée par la présence de l’ancienne ministre espagnole Ana Mato ainsi que de plusieurs acteurs de la santé, dont des industriels pharmaceutiques, des assureurs, des universitaires et plusieurs représentants des professions libérales et des indépendants, a été l’occasion d’ouvrir le débat autour du projet de loi 98-15 et de l’assurance obligatoire des indépendants. «L’objectif de cette réunion de travail était de débattre des résultats de l’étude menée auprès de plus de 30 parties prenantes concernées par l’assurance obligatoire des indépendants.
Cette approche participative a eu le mérite de mettre en perspectives les avancées majeures en matière de couverture médicale au Maroc, mais aussi de souligner les améliorations à envisager pour le projet de loi 98-15, relatif à l’assurance obligatoire des indépendants», indique-t-on dans un communiqué. Et d’ajouter : «En résumé, l’étude renforce l’idée selon laquelle l’assurance obligatoire des indépendants ne peut se faire que de manière progressive et évolutive. Pour les nombreux acteurs qui ont participé à l’étude, ce projet de loi est indubitablement un des sujets majeurs à étudier durant cette prochaine législature. Pour la majorité des sondés, il est essentiel de se concentrer sur les modalités de mise en œuvre de la loi plutôt que sur le fond. L’urgence n’offrant pas le luxe de trouver un cadre réglementaire idéal.
De la même manière, il s’agit pour les autorités et l’organisme gestionnaire de construire de véritables passerelles de concertation avec les bénéficiaires cibles et de se focaliser sur la mise en place de critères de performance, de suivi et de contrôle du système. Seule une volonté politique et institutionnelle forte permettrait à l’assurance obligatoire des indépendants de voir le jour».
Les participants à cette rencontre ont insisté sur l’importance de la mise en place d’un cadre de réflexion concerté avec chaque profession, non pas pour simplement écouter, mais aussi pour acter des solutions en adéquation avec les attentes de chacun. Certains intervenants ont exprimé leur frustration quant à la qualité du dialogue sur cette problématique majeure. Les participants à cette table ronde ont également formulé de nombreuses recommandations. Ils ont ainsi demandé plus de concertation avec l’ensemble des professions et des populations cibles, que ce soit sur le plan technique, réglementaire ou de gouvernance, plus de courage dans les systèmes de financement, notamment à travers des mécanismes innovants, plus d’équité dans les cotisations et plus d’attractivité de façon à ce que l’assurance soit attractive pour les populations cibles, notamment en termes d’offres de soins et de niveau de cotisation.