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Rien ne va plus pour le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat. L’ancien maire de la ville de Fès, qui a perdu beaucoup de sa popularité au sein du parti ces derniers mois, risque de perdre également le contrôle de la centrale syndicale affiliée au parti, à savoir l’Union générale des travailleurs du Maroc. La centrale, que Chabat avait quittée en 2012 pour présider aux destinées du Parti de l’Istiqlal, n’est pas au meilleur de sa forme aujourd’hui. En l’espace d’un week-end, l’organisation syndicale a tenu deux congrès extraordinaires qui se sont soldés par l’élection d’un nouveau secrétaire général, alors que l’ancien est toujours en exercice. En effet, au moment où Hamid Chabat et son allié et secrétaire général de l’UGTM, Mohammed Kafi Cherrat, présidaient une session extraordinaire du conseil général de la centrale syndicale, des membres l’UGTM tenaient également une réunion à Rabat dans le cadre d’«un congrès extraordinaire» pour décider de l’identité de celui qui dirigera la centrale dans les prochains jours. Bénéficiant de l’appui du courant anti-Chabat au sein du Parti de l’Istiqlal, les dissidents de l’UGTM ont clôturé leur réunion par l’élection du membre du comité exécutif du PI, Enaâm Mayara, à la tête de la centrale. Ce dernier est l’un des proches de Hamdi Ould Rachid, qui a mené la fronde contre Chabat au sein du parti durant ces derniers mois.
Comptant se battre jusqu’au bout afin de garder le contrôle sur le syndicat qui a forgé sa renommée, Hamid Chabat a décidé de recourir à la justice pour invalider la réunion tenue à Rabat. Le responsable compte également suspendre quelque 100 syndicalistes soutenant le camp adverse. Et ce n’est pas tout, M. Chabat et ses alliés ont déjà nommé les membres de l’instance d’arbitrage et de réconciliation de l’UGTM. Tous pro-Chabat, les nouveaux membres, désignés à leurs postes en fin de semaine dernière, serviront donc les intérêts du duo Cherrat-Chabat, qui espère bénéficier du soutien du syndicat dans les prochains jours. Pour rappel, l’UGTM a un rôle central dans l’organisation du Parti de l’Istiqlal. Pas moins d’un tiers des inspecteurs du parti sont issus du syndicat. L’exportation de la crise que vit le parti depuis quelques mois à la centrale syndicale risque d’impacter considérablement le processus de réconciliation entamé récemment entre Hamid Chabat et ses détracteurs à la tête desquels se trouve Hamdi Ould Rachid. La prochaine réunion du comité exécutif du PI risque de voir les hostilités reprendre de plus belle entre les deux clans qui se préparent à prendre le contrôle de l’Istiqlal lors du prochain congrès national.
