La région MENA affiche le plus fort taux de défaillance au monde

La culture de l’entrepreneuriat est développée dans la région Moyen-Orient – Afrique du Nord (MENA). Les trois quarts de la population sont favorables à la création d’entreprises comme choix de carrière. C’est ce que révèle l’étude dont les résultats viennent d’être dévoilés par Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Les auteurs du rapport nous apprennent que 38% des individus émettent le souhait de créer leur propre business. «Ce qui est supérieur à que ce que l’on observe dans les autres régions du monde», souligne le document. 

Le rapport de GEM, qui est basé sur des données de 2015 et de 2016, montre qu’il existe un écart significatif entre les intentions et le passage à l’acte de création d’entreprises. «En effet, le taux de créateurs d’entreprise (TEA) est inférieur de près de 70% au taux des intentions de création d’entreprises», indiquent les auteurs. En gros, seulement 10,8% de la population d’âge adulte a créé une affaire en 2016. «L’écart très important entre le désir de création d’entreprises et la matérialisation de ce désir constitue un vrai sujet de préoccupation», déclare Ayman Ismail, responsable de l’étude. 

Par ailleurs, «le taux de défaillance anormalement élevé dans les 3 premières années est le marqueur des carences de l’aide apportée aux créateurs dans la région et du besoin urgent de mesures appropriées», souligne-t-il. En effet, la région MENA présente la proportion la plus faible de chefs d’entreprise (6,8%) et le plus fort taux de défaillances d’entreprises (6,2%) par comparaison avec les autres régions du monde. Pour chaque échec on compte seulement 1,7 création d’entreprises alors que la moyenne mondiale affiche un ratio de 1 pour 3. Dans la plupart des cas, les entrepreneurs pointent la faiblesse de la rentabilité et la difficulté d’accès au financement comme leurs principaux sujets de préoccupation. Dans certains pays, ces deux raisons sont à l’origine de 70% des défaillances d’entreprises. Selon Ayman Ismail, l’étude montre qu’il y a un besoin urgent de mieux mettre en valeur le potentiel humain et financier de la région grâce à des mesures économiques et sociales permettant de créer les conditions de la croissance économique à long terme.