Sans conteste, Abu Dhabi Art Hub est l’une des plus prestigieuses plateformes culturelles pour les échanges entre artistes internationaux. Cette année, l’évènement a choisi de célébrer la créativité dans l’art contemporain conjugué au féminin. Pour cela, Art Hub accueille «Le mois de l’art des femmes» qui réunit, jusqu’au 3 avril, cinq artistes-peintres de divers horizons. Il s’agit de Kristina Bartkute, Henrika Bartkute (Lituanie), Liza Bobkova (Russie), Maria Grazia Collini (Italie) et Laïla Iraki (Maroc). Cette dernière fera découvrir au public d’Abu Dhabi sa palette riche à travers les œuvres qu’elle a réalisées durant cette résidence.
Lyrique, cette artiste-peintre autodidacte, médecin de formation, présente un abécédaire des couleurs, toutes plus éclatantes les unes que les autres et entretenant des relations tonales, dans le vocabulaire des formes et des signes qui les redessinent, les emprisonnent ou les exposent, car les figures font corps avec la nature, avec d'étonnants et chatoyants paysages édéniques. Ceci s’applique en fonction des stratégies mises en œuvre pour chaque tableau et du plus ou moins grand tressage des éléments en présence. Du décor ou du sujet, pas de frontière. Tout élément s’imbrique dans l’autre, en une sorte d’engrenage parfaitement huilé. Des pointes de surréalisme et des touches de symbolisme constellent une œuvre hors du champ commun. La création picturale dans les œuvres de Laïla Iraki est une effervescence de sensations renouvelées et pleines de charme. Une sorte de quête intérieure en vue d’allier les nouveaux sentiers du volume et l’éclat-jaillissement d’une palette riche. C’est l’impression première qu'on peut avancer en tentant d’interroger cette logique esthétique qui transporte une âme d’artiste raffinée et emplie de verdure pour une envolée dans les cieux de l’imaginaire.
Mais pour en arriver là, Laïla Iraki a parcouru toutes les écoles universelles d’arts plastiques et a touché à tous les styles, du figuratif à l’abstrait. Elle nous propose aujourd’hui le fruit de cette quête à travers cette exposition d'une rare pureté. «Au début, mon travail était purement académique, avec une représentation des paysages et des monuments historiques (Fès, Rabat, Azemmour…). J’ai commencé par travailler avec le couteau en utilisant la peinture à l’huile, encadrée par l’artiste-peintre Afif Bennani. Avec le temps et après avoir pris des cours avec d’autres peintres, je suis passée à l’acrylique qui est une peinture plus facile à utiliser et surtout qui sèche plus vite, étant donné que je suis toujours pressée de voir le résultat. Là j’ai commencé à créer mes personnages et à utiliser d’autres techniques», confie Laïla Iraki. Très saluées par les critiques, ses œuvres sont souvent empreintes de formes simples et tranchantes. C'est sa marque déposée qui l'accompagne jusqu'à aujourd'hui. Dans ses travaux, Laïla Iraki jongle avec plusieurs matériaux. Il s'agit avant tout d’un art contemporain marocain prôné comme méthode de travail par cette artiste-peintre éprise d’art et de liberté.