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Le premier round le 9 octobre prochain, mais les syndicats posent leurs conditions

Comme nous l’annoncions hier, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, qui avait rencontré le patronat mardi dernier, a tenu mercredi une réunion qualifiée de «préparatoire» avec les syndicats dans la perspective de reprendre le dialogue social. Au cours de cette réunion, les syndicats ont posé leurs conditions pour la reprise de ce dialogue dont le premier round va démarrer le 9 octobre prochain. La tâche de M. El Othmani sera extrêmement délicate.

Le premier round le 9 octobre prochain,  mais les syndicats posent leurs conditions
La réunion qui a duré plus de trois heures a permis aux syndicats d’exprimer leurs positions et conditions pour que le dialogue soit mis sur les bons rails.Ph. MAP

La première réunion, même s’il s’agit d’une rencontre informelle, a mis face à face, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, et les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs. Cette réunion est destinée à déblayer le terrain pour le premier round du dialogue social que le nouveau gouvernement compte relancer avec les partenaires sociaux, comme il l’avait promis dans sa déclaration gouvernementale et l'a confirmé lors de la présentation de son bilan d’étape des quatre premiers mois. Les syndicats les plus représentatifs, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Chef du gouvernement, qui était accompagné de ses ministres de l’Intérieur, des Finances, de la Fonction publique et de l’Emploi, se sont mis d’accord pour entamer le premier round le 9 octobre prochain.

Cette réunion marathonienne qui a duré plus de trois heures a permis aux syndicats d’exprimer leurs positions et conditions pour que le dialogue soit mis sur les bons rails. En effet, ils ont exigé du gouvernement de montrer sa bonne foi, et ce en respectant quelques exigences.
La première, selon Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT) est de retirer du Parlement la discussion des dossiers qui concernent le monde du travail pour les examiner dans le cadre du dialogue social. Il a cité, en particulier, le dossier du projet de loi organique relative au droit de grève. «Nous avons clairement dit que l’ancien gouvernement a élaboré de manière unilatérale le projet de loi organique relative à la grève. Nous avons donc demandé à ce que les discussions de ce dossier au Parlement soient gelées pour qu'il soit discuté dans le cadre d’une commission tripartite – syndicats, patronat et gouvernement – au sein du dialogue social», a-t-il expliqué.
Après un profond échange sur cette question, le gouvernement, explique notre interlocuteur, a promis d’étudier la voie juridico-administrative pour pouvoir le retirer et mettre en stand-by les discussions parlementaires à son sujet. Selon nos informations, les syndicats ont brandi la menace de recourir à la même démarche adoptée face à la réforme de la retraite au sein de la Chambre des conseillers.

La deuxième exigence se rapporte à la volonté du gouvernement – ce qu’il prévoit dans sa déclaration d’investiture – de relifter le Code du travail. Les syndicats disent s’opposer à toute révision pouvant aller dans le sens de plus de flexibilité du travail. Les représentants des travailleurs ont estimé que ce Code avait été adopté, en 2003, suite à un large consensus entre les partenaires sociaux. Ils se demandent ainsi dans quel sens le gouvernement veut le réviser. «Si cela va dans le sens de l’instauration du principe de la flexibilité, nous disons non. Mais si l’objectif est d’améliorer certaines dispositions dans le cadre du progrès social au profit des salariés ou pour mettre à niveau quelques dispositions, peut-être qu’on pourra les étudier», souligne Miloudi Moukharik.

Pour sa part, Abdelkader Zaïr, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), a insisté sur le fait que c’était une réunion préparatoire pour le dialogue social. «Nous attendons la réunion officielle pour entendre les réponses du gouvernement à nos cahiers revendicatifs avant de prendre position», a-t-il dit. Par ailleurs, les représentants des centrales syndicales ont été unanimes à considérer que le gouvernement doit incarner la continuité de l’Administration. Il n’est donc pas question, pour eux, de reprendre le dialogue à zéro ou de remettre encore leurs doléances et revendications sur la table du gouvernement. Ils ont été également unanimes à considérer que le premier pas à entreprendre par le gouvernement est d’honorer les engagements pris dans le cadre du protocole d’accord du 26 avril 2011, signé dans le cadre du dialogue social à l’époque. Pour eux, c’est une autre condition à remplir avant de parler d’une éventuelle reprise du dialogue social. La tâche de Saâd Eddine El Othmani sera à l’évidence des plus ardues. 

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