Le Conseil régional de Rabat-Salé-Kénitra s’engage dans une course contre la montre pour parachever son plan de développement régional dans la perspective de l'adopter en juillet prochain, soit deux ans après l’adoption de la loi organique relative aux régions (juillet 2015). Une réunion est programmée jeudi prochain entre le bureau d’étude en charge de l’élaboration de ce document et le comité de pilotage, composé notamment des gouverneurs des provinces de la région, des présidents des conseils des collectivités territoriales ainsi que des présidents des commissions du Conseil régional. L’objectif est de discuter et d’examiner le contenu de la copie du bureau d’étude en charge de l’élaboration de ce document.
Cette réunion s’inscrit dans la droite ligne de l’approche participative, consacrée par les textes juridiques régissant les régions, notamment la loi organique relative aux régions et le décret (2-16-299) fixant la procédure d’élaboration du programme de développement régional, de son suivi, de son actualisation, de son évaluation ainsi que les mécanismes de dialogue et de concertation pour son élaboration.
Très attendu, le plan de développement régional devra permettre le lancement d’une dynamique de développement durable territorial à travers la mobilisation des potentialités dont regorge la région. L’élaboration du programme de développement régional (PDR) se veut être, dans les faits, le premier vrai exercice auquel se sont livrées les 12 régions du Royaume et qui permet l’activation du processus de la régionalisation avancée. Il s’agit aussi d’une exigence de la loi organique relative aux régions, dont l’article 83 stipule que chaque région est tenue de mettre en place une stratégie régionale de développement au cours de la première année du mandat du Conseil. «Le PRD est le document de référence qui sert à la programmation des projets et des actions dont la réalisation est prévue sur le territoire de la région, en vue de promouvoir le développement intégré et durable, intéressant, en particulier, l’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial de la région et le renforcement de sa compétitivité économique», selon l’article 2 du décret. Du fait de son importance, l’élaboration et la mise en œuvre du PDR doivent respecter une procédure longue et précise, dont les contours sont fixés par les textes juridiques afférents à cette question. L’élaboration du PDR passe ainsi par plusieurs étapes : il s'agit d'abord de la réalisation d'un diagnostic qui met en évidence les potentialités de la région, les contraintes et les besoins de son développement. Après le diagnostic viendra la phase de l’identification et de la localisation des projets et des actions prioritaires tout en tenant compte des moyens financiers dont elle dispose ou ceux qu'elle peut mobiliser durant les 6 années de mise en œuvre du programme. Ces deux étapes seront suivies de l'évaluation des ressources de la région et de ses dépenses prévisionnelles au titre des trois premières années du programme de développement régional. À cela s’ajoute la phase du suivi des projets et des programmes fixés.
Aujourd’hui, la phase du diagnostic s’est achevée. Le constat dressé par le bureau d’étude en charge de cette mission a révélé que la dynamique socioéconomique au niveau de la région est en deçà des potentialités énormes dont dispose cette dernière. Il reste donc beaucoup à faire pour que la région puisse tirer profit de ses atouts, d’autant plus que de fortes marges de croissance sont à investir, note la charte de développement de la région. S’ajoute à cela l’opportunité offerte par la concrétisation économique de vocations territoriales à travers l’émergence de nouvelles filières, comme les industries culturelles et créatives, l’agriculture qualitative, le tourisme rural, la rénovation immobilière, l’intervention sur le tissu patrimonial et les services urbains. La feuille de route, telle que conçue par le bureau d’étude, est ambitieuse. Elle s’assigne comme principal objectif d’affirmer la région de Rabat-Salé-Kénitra comme «une terre d’excellence et d’ambition». Pour atteindre ce but, la vision du développement socio-économique du territoire s’articule autour de neuf chantiers regroupés en trois axes stratégiques. Le caractère stratégique de ces chantiers converge vers 3 principaux objectifs, en l’occurrence un fort rayonnement et une attractivité accrue du territoire, un impact structurant et équitable sur le territoire et une création de valeur et de richesse au service de la population.