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Les bonnes affaires des partenariats public-privé

La création de valeur partagée en Afrique relève des acteurs économiques privés mais aussi des décideurs publics. Si ces derniers veulent susciter davantage d’investissements privés au profit des économies et populations locales, ils se doivent d'améliorer le climat des affaires. Le Rwanda, le Gabon et le Maroc s'érigent en exemples à suivre.

Les bonnes affaires des partenariats public-privé
Le premier workshop organisé lors de la 5e édition du FIAD portait sur «Le rôle des acteurs économiques dans la création de valeur partagée en Afrique». Ph

Renforcer l’approche des partenariats public-privé (PPP). L'Afrique en a besoin pour stimuler la croissance durable et inclusive. Si le continent enregistre une forte croissance ces dernières années, celle-ci ne suffit pas, tant que l’impact sur les populations reste faible. Les politiques de création de valeur partagée pour réduire les inégalités et promouvoir l’inclusion sont désormais plus que nécessaires pour les États africains. Seulement, vu l’insuffisance des investissements publics, de la pression croissante qui s’exerce sur les budgets des États, la création de la richesse relève de plus en plus du secteur privé. Or, s’ils veulent susciter davantage d’investissements privés et de PPP en Afrique, les gouvernements doivent améliorer le climat des affaires. C’est le message clé du premier workshop organisé lors de la 5e édition du Forum international Afrique Développement entamée hier, autour du «rôle des acteurs économiques dans la création de valeur partagée en Afrique».

Le Gabon s’est inscrit dans cette vision et se veut aux avant-postes pour attirer les investisseurs au moyen d’incitations fiscales et non fiscales. Il a notamment créé la zone économique spéciale (ZES) de NKOK, fruit d’un partenariat public-privé entre la société Olam International Ltd et l’État, afin de favoriser la transition du Gabon vers l'industrialisation. Selon l'Autorité administrative de cette ZES, la plateforme offre entre autres ministratif à travers son guichet unique. 17 ministères et organismes gouvernementaux octroyant les autorisations
nécessaires au bon fonctionnement des activités des investisseurs sont regroupés au sein de ce guichet unique. Ce qui a permis d’attirer des investissements étrangers et de créer des milliers d’emplois dans cette zone, principalement pour les locaux. Outre le Gabon, le Rwanda dispose aussi d'une Agence nationale en charge de la promotion des investissements, Rwanda Development Board (RDB).
«Le RDB est une agence qui regroupe les structures dédiées à la promotion et à la facilitation du business et de l'investissement.

L'enjeu est de taille pour la création de la richesse au profit des opérateurs et de l’économie locale», a souligné Winifred Ngangure, présidente de Rwanda Development Board, chargée de la promotion des investissements. Seulement, alerte-t-elle, un volume important de flux financiers privés vers les pays en développement ne signifie pas pour autant qu’on s’attaque aux problèmes de la croissance inclusive.

Souvent, une part considérable des investissements étrangers en Afrique va à des activités à faible impact sur l’amélioration des conditions de vie de populations. C’est le cas, entre autres, de l’exploitation des ressources naturelles. «Il est de l’intérêt des États d’orienter leurs efforts d’attraction des IDE et d’investissements privés vers des activités leur permettant la réduction de la pauvreté, la création de l’emploi, le développement

des chaînes de valeurs et donc la croissance économique inclusive», résume Winifred Ngangure. «Pour cela, il faut une vision alignée entre l'État et les investisseurs, afin de franchir ensemble les obstacles à la croissance durable», a indiqué Marc Nassif, Managing Director de Renault Maroc. Selon lui, l’implantation de l’Usine Renault à Tanger est le fruit d’une vision commune entre l’État, dont la volonté était de développer la région du Nord, et Renault, qui cherchait une terre d’accueil favorable offrant les conditions nécessaires pour investir. «Outre le port de Tanger Med, les infrastructures ferroviaires et les équipementiers, ce qui a fait la différence sur notre projet à Tanger, c'est le fait d'avoir pu trouver les bonnes ressources humaines», a-t-il précisé. Aujourd’hui, Renault, qui a produit 350.000 véhicules l'année dernière au Maroc, majoritairement à Tanger dont près de 90% ont été exportés, est fier «de ne pas exporter uniquement des voitures, mais aussi des talents», se réjouit Nassif. 

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