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Managers, optez pour l’attitude bienveillante en toute circonstance !

La bienveillance est désormais considérée comme un des facteurs clés de la performance et de la compétitivité. Elle implique de nouvelles règles de fonctionnement en entreprise, permettant à chaque collaborateur d’être reconnu, valorisé et assez motivé pour donner le meilleur de lui-même. Elle permet aussi de gérer les relations professionnelles et surtout les situations difficiles. Le point avec Catherine Pruvost, coach professionnelle, enseignante en PNL et directrice de l’espace Humanitum à Montréal.

Managers, optez pour l’attitude bienveillante  en toute circonstance !
La bienveillance est une attitude, un état d’esprit, une posture permettant à l’autre de se sentir considéré.

Éco-Conseil : En quoi consiste l'attitude bienveillante au travail ? 
Catherine Pruvost :
L’attitude bienveillante traite de la manière dont je considère l’autre, l'attention, le respect et la compréhension que je lui accorde.Il est aussi question de la manière dont je l’écoute tout en lui donnant la possibilité de s’exprimer. Faut-il encore que la définition de ces termes soit la même pour tout le monde. Le terme «respect» par exemple semble ne pas avoir la même signification pour tous. Quand on parle de respect, on parle de considération envers l’autre, à savoir les égards que je lui accorde, l’opinion que j’ai de lui, l’estime que je lui porte. La bienveillance va un peu plus loin. C’est une attitude, un état d’esprit, une posture permettant à l’autre de se sentir considéré. Ceci dit, elle agit à un niveau plus élevé que ce qui se voit. Si je prends l’exemple d’un employé qui n’a pas bien fait un travail. Ce qui se voit se situe au niveau du comportement : ce que la personne a fait. Ce qui ne se voit pas c’est qui il est, ce qui ne se voit pas c’est son identité. Je pense que sur le terrain de la bienveillance, il est important de dissocier le comportement de la personne de son identité donc de dissocier ce qu’elle fait de qui elle est. Ainsi je peux remettre en question le travail mal accompli de l’employé et donc remettre en question sa compétence, son comportement sans pour autant le rabaisser, dénigrer qui il est, ni détruire sa valeur identitaire. Le feedback négatif peut alors être valorisé quand il ne s’adresse pas à la personne, mais bien à sa fonction. 

Peut-on adopter l’attitude bienveillante pour gérer un licenciement ?
Ont peut remercier un employé sans le dévaloriser, il suffit finalement de se poser une question toute simple : «et si cela m’arrivait à moi, comment est-ce que je souhaiterais que cela se déroule ?» Bien sûr, un contexte de licenciement n’est un moment agréable pour aucun des 2 acteurs. La bienveillance apportera un peu plus d’élégance dans le processus et redonnera sa dignité à la personne congédiée. La bienveillance nous replace dans une énergie d’ouverture qui invisiblement dit à l’autre «Merci de ce que tu as apporté à l’entreprise, nous continuons sans toi et il y a une autre place qui t’attend.»  Je crois sincèrement qu’un employé licencié avec bienveillance restera plus facilement confiant malgré la dureté de la nouvelle et pourra rebondir plus rapidement pour retrouver un nouveau travail. Cela peut même permettre à certains d’y voir une véritable opportunité d’évolution professionnelle. Certaines entreprises ont peur et imaginent que la bienveillance nuit au rendement et à la performance, comme s’ils étaient incompatibles, ce qui à mon sens est faux et relève d’une vision court-termiste. Il faut cesser de croire que les facteurs financiers et humains sont contradictoires : ils sont complémentaires. L’avenir des entreprises repose autant sur leur savoir-faire que sur leur savoir-être et l’engagement des employés, donc de leur bien-être. 

Comment développer cette attitude et la cultiver au quotidien ? 
Si nous parlons de bienveillance en entreprise, je ne sais pas s’il existe une recette infaillible pour parvenir à prendre ce virage. 
La bienveillance si elle n’est pas déjà acquise peut sembler un effort. Bien sûr cela dépend de la volonté de la direction qui devra prendre conscience que l’être humain n’est pas motivé par la peur ou les reproches, mais bien par la reconnaissance et les encouragements. Je dirai aussi que pour promouvoir la bienveillance, des changements sont inévitables. Certaines entreprises, déjà avancées sur le terrain de la bienveillance, ont par exemple appris à reconnaitre leurs échecs, et à permettre le droit à l’erreur. Elles considèrent les erreurs et les échecs comme la véritable source d’une énergie formidable. D’autres pistes sont proposées :
• Veiller au bien-être des individus par la mise en place d’une politique du bien-être au travail, traduite en actions concrètes.
• Favoriser l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. 
• Réévaluer la répartition des charges de travail de chacun. 
• Définir les missions de chacun en fonction de ses capacités et de ses aspirations et reconnaitre et valoriser le travail accompli. 
• Encourager la performance individuelle et la coopération générative.
• Faire de l’entreprise un lieu d’apprentissage et de progression personnelle.
• Faciliter l’accès à des formations permettant le développement d’une meilleure intelligence émotionnelle et relationnelle.
• Faire confiance, solliciter l’intelligence du groupe et inciter à la créativité collective.
• Cultiver l’esprit d’équipe, l’entraide, et provoquer la création de liens.
• Développer la qualité des relations et veiller à ce que chacun puisse s’exprimer.
• Traiter les clients et les fournisseurs avec le même respect et engagement de bienveillance.
• Solliciter l’opinion des employés pour le développement de leurs méthodes de travail et de leur environnement.
• Viser une équitable rétribution des employés, et ne pas avoir peur de faire profiter l’employé du succès financier de l’entreprise. 
• Promouvoir la diversité comme facteur de richesse et encourager l’égalité.

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