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La productivité du travail, réel dopant du PIB par habitant

L’amélioration de 3,2% qu’aura connue le PIB par habitant en 2001-2015 est en grande partie attribuable à la productivité du travail. Selon le HCP, la contribution de ce facteur au PIB par habitant s’élève à 92,5% avec un pic de 113,3% en 2008-2015. En revanche, la contribution de l’effet emploi se révèle négative.

La productivité du travail, réel dopant du PIB par habitant
L’effet négatif de la baisse du taux d’emploi sur le niveau de vie de la population a été largement compensé par l’amélioration de la productivité du travail.

La productivité du travail pèse lourd dans l’amélioration du PIB par habitant sur la période 2001-2015. Concrètement, la contribution de ce facteur s’élève à 92,5% au PIB par habitant qui affiche une croissance annuelle de 3,2% entre 2001 et 2015. Selon une étude du Haut Commissariat au plan (HCP) sur les sources de la création de la richesse au Maroc et sa répartition, l’effet démographique (part de la population en âge de travailler sur la population totale) a aussi contribué à l’amélioration du PIB par habitant, mais dans une moindre proportion, soit 19,8%. En revanche, la contribution de l’effet emploi a été négative (-12,2%). 
Selon les services de Ahmed Lahlimi, la productivité du travail affiche une progression de 2,9% par an sur la période 2001-2015. Dans ce tableau, le ratio de la population en âge d’activité rapporté à la population totale s’est apprécié de 0,4 point en moyenne annuelle. Quant au taux d’emploi, qui appréhende la dynamique du marché du travail par rapport aux opportunités offertes par l’évolution démographique, il a baissé de 0,2 point en moyenne annuelle, passant de 45,1 en 2001 à 42,7% en 2015. Selon les explications du HCP, la contribution négative de l’effet emploi montre que les structures économiques n’ont pas permis de valoriser le potentiel offert par l’effet démographique. En d’autres termes, les créations d’emploi qui étaient en moyenne annuelle de 186.000 postes entre 2001-2008 ont baissé à seulement 70.000 entre 2008-2015. L’effet démographique, lui, a pu contribuer de 17,8 et 19,1% à l’amélioration du niveau de vie de la population durant les deux sous périodes. En clair, l’intensité de cet effet démographique a augmenté avec le temps et est devenue de plus en plus favorable à la croissance du PIB par habitant. La transition démographique accélérée que connait le Maroc s’est traduite par une accélération de la population en âge de travailler (plus de 15 ans) passant de 19,7 millions en 2001 à près de 24,2 millions en 2015, soit une croissance moyenne annuelle de 1,7%. Un rythme supérieur à celui de la croissance démographique qui est estimé à 1,1%. Selon les données du HCP, la baisse du taux d’emploi n’était pas uniforme dans tous les secteurs d’activité économique. En effet, le taux d’emploi dans l’agriculture, forêt et pêche a dégringolé de 20,1% en 2001 à 16,7% en 2015 et celui des industries de 5,8 à 4,8%. Les services et l’activité du BTP, eux, ont connu des améliorations des taux d’emploi de 16,2% pour le premier et 3% pour le second en 2001 à 17,3 et 4% en 2015. Dans ces conditions, les baisses des taux d’emploi dans l’agriculture, forêt et pêche et dans l’industrie ont contribué négativement à la croissance du niveau de vie de la population en 2001-2015, avec -20% et -5,2%. En revanche, les taux d’emploi dans les services et le BTP ont dégagé une contribution positive de 5,5 et 5,4% sur la même période. 
D’après le HCP, l’effet négatif de la baisse du taux d’emploi sur le niveau de vie de la population a été largement compensé par l’amélioration de la productivité du travail. Celle-ci a été confortée par l’accroissement des productivités sectorielles de l’agriculture, forêt et pêche et de l’industrie. Ces deux secteurs, marqués par les baisses des taux d’emploi, ont enregistré des productivités de travail en hausse de 5,2 et 3% par an entre 2001 et 2015. Les services et le BTP, ayant des contributions positives de leurs taux d’emploi à la croissance du PIB par habitant, sont marqués par de faibles accroissements de leurs productivités du travail de 2,1 et de 0,9% par an durant cette période.


Un faible surplus de productivité

Dans l’économie nationale, le surplus de productivité aura été faible (1,2% en moyenne annuelle en 2000-2014). Et c’est le travail salarié qui a connu une amélioration de ce surplus de 1,1% par an, suivi de celui du travail non salarié avec 0,6%. Le surplus de productivité du facteur capital s’est inscrit sur une trajectoire négative avec -0,1% par an en 2000-2008 et -0,8% en 2009-2014 (-0,4% durant 2000-2014). Selon le HCP, ce surplus de productivité a été majoritairement distribué au facteur de production travail avec 1% pour les salariés et 0,5% pour les non salariés. Le facteur capital n’en a pas profité. Le faible prélèvement de surplus de productivité de 0,2% en moyenne annuelle sur la période 2000-2014, est récupéré par l’extérieur. L’administration publique n’en profitait pas, précise le HCP. Par ailleurs, indique le HCP, le partage de la valeur ajoutée conjugué à celui du surplus de productivité de l’économie permet d’appréhender l’évolution effective de la rémunération des facteurs de production. Ainsi, il est constaté que la part de la rémunération du travail dans la valeur ajoutée a perdu en moyenne annuelle 0,1 point de pourcentage par an durant la période 2000-2014. Une part en amélioration dans le secteur non agricole de 0,2 point de pourcentage par an, alors qu’elle est en baisse de 2 points dans le secteur agricole.

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