Menu
Search
Lundi 25 Novembre 2024
S'abonner
close
Lundi 25 Novembre 2024
Menu
Search

Les sources de financement expliquées aux porteurs de projet

Qui peut financer mon projet ? C’est la question cruciale que se posent les porteurs de projet. La plupart d’entre eux pensent d’abord aux crédits bancaires qui ne sont pas facilement accessibles, alors qu’il existe d’autres moyens de financement. Les jeunes peuvent ainsi bénéficier, entre autres, des aides publiques et privées destinées au financement de la création de projets ou même recourir aux sociétés d’affacturage. Le point avec Hassan Charraf, vice-président du Centre international pour le développement et la coopération.

Les sources de financement expliquées  aux porteurs de projet
Trouver un financement est un parcours du combattant, souvent une épreuve ardue avec beaucoup de contraintes.

Éco-Conseil : Pouvez-vous nous donner un aperçu sur les sources de financement ?

Hassan Charraf : Pour tout porteur de projet de création d’entreprises, trouver un financement est un parcours du combattant, souvent une épreuve ardue avec beaucoup de contraintes, de défis et d’obstacles. 

Certes, le mindset de tout entrepreneur est de faire face à la difficulté, à relever les défis sauf que cela s’avère complexe chez nous. Aussi, il est important de souligner que les moyens de financement disponibles aujourd’hui ne couvrent pas la totalité de l’investissement. Face à cette situation et pour réussir à convaincre les apporteurs de capitaux, il faut être capable d’assurer un minimum de capitaux. Or les porteurs de projets ne le peuvent pas forcément. Pour répondre à votre question, je dirai qu’on peut présenter les sources de financement comme suit :

• Les Banques et les concours bancaires :

- crédits par décaissement.

- Crédits d’investissement.

• Crédits de fonctionnement :

– Avances sur marchandises/Crédit de campagne/Escompte commerciale.

– Facilité de caisse/Crédit direct/Préfinancement des marchés publics.

– Avances sur marchés nantis/Préfinancement export/Caution provisoire.

– Caution définitive/Caution restitution d’acompte/Caution retenue de garantie/Caution en douane/Crédit documentaire/Caution libre

– Avances sur créances l’export…

• Les aides publiques et privées 

pour le financement de la création.

Il faut aussi souligner qu’une série de moyens de financement adaptés aux porteurs de projets ont été mis en place par le système bancaire marocain. Le but étant d’encourager l’entrepreneuriat et de promouvoir l’investissement. Ainsi, pour faciliter l’obtention du financement bancaire, la Caisse centrale de garantie a mis en place des Fonds de garantie, normalement destinés à permettre aux systèmes bancaires de rendre l’accès au financement moins contraignant. L’écosystème entrepreneurial a aussi connu sur les 15 dernières années l’avènement du capital investissement. En effet, le secteur du capital investissement compte 22 sociétés de gestion actives et 46 fonds. En près de 15 ans, les montants levés cumulés sont passés de 400 millions DH à 15 milliards de DH.

Il y a lieu de citer aussi comme sources de financement :

• Les OPCVM qui sont composés des  Sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) et des Fonds communs de placement (FCP).

• Les sociétés d’affacturage.

• Les sociétés de crédit-bail.

• Le Crowdfunding, ayant financé plusieurs petits projets associatifs et entrepreneuriaux. L’enveloppe totale jusque-là mobilisée avoisine les 12 millions de DH. Ce financement participatif souffre d’un vide juridique. Des projets de textes de loi ont été élaborés par des acteurs intéressés. Ils règlementent la donation, le prêt d’honneur et le prêt intéressé. Avec un tel arsenal, le Maroc serait un pionnier dans la région Mena et en Afrique.

Quels critères retenir pour le choix du moyen de financement ?

Les critères de choix dépendent de plusieurs facteurs : d’abord, si l’entreprise est en phase de démarrage, ou de développement national ou international, ou plutôt en période de crise. Ensuite, le choix du secteur d’activité. En effet, certaines banques par exemple ont une parfaite maîtrise des projets d’immobiliers que dans l’innovation ou les technologies d’informations. D’autres ont plutôt une maitrise parfaite de la chaîne de valeur du secteur de l’agriculture… Pour les startups, la maturité de l’idée ainsi que l’adéquation profil du porteur de projet et du projet lui-même sont très importantes dans l’évaluation que peut faire une banque, un business Angel ou un fonds d’investissement. Soulignons, par ailleurs, que les critères du choix du moyen de financement ne dépendent pas uniquement du jeune porteur de projet du fait qu’il existe des critères d’éligibilité fixés par chaque bailleur de fonds.

Quels types d’obstacles à l’entrepreneuriat quand on est jeune ?

Au travers de mon expérience sur le terrain, les obstacles à l’entrepreneuriat quand on est jeune se présentent sous 5F. Il s’agit de la «Formation», du «Foncier», ou la manière d’y accéder, et du «Fonctionnement», c'est-à-dire l’accès au marché et management des équipes et des projets. Il s’agit aussi de la «Fiscalité» et le «Financement» c'est-à-dire l’accès au financement. 

Quels moyens se donner pour faire face à la difficulté d’accès au financement ?

Le moyen le plus adéquat et qui, de plus en plus, est disponible au Maroc reste l’accompagnement des jeunes à la création d’entreprises. Les chiffres le prouvent sur le terrain, sur une période d’accompagnement de 3 ans, les jeunes qui démarrent leurs projets de création d’entreprises en étant accompagnés par des structures sérieuses/professionnelles/reconnues ont 75% de taux de vie après les 2 premières années, 66% après 3 ans. C’est un score très honorable sur la zone MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord). A contrario, les jeunes non accompagnés ont plus de chance à virer vers l’informel ou à être en difficulté après les 6 à 9 premiers mois. 


Les astuces pour réussir en entrepreneuriat

Pour réussir en entrepreneuriat, il est important de :

• Choisir le bon organisme pour l’accompagnement à la création de son entreprise.

• Travailler le business model et le business plan de façon réaliste.

• Développer les compétences entrepreneuriales, managériales, relationnelles et communicationnelles.

• Développer son agilité, profiter des synergies, se mettre en réseau, expérimenter, chercher les complémentarités, être à l’écoute, privilégier des structures souples et flexibles.

• Et bien entendu, ne pas perdre espoir, ne pas avoir peur d’échouer et, surtout, garder son sourire.

Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.