La galerie «Rê» de Marrakech accueille, jusqu’au 15 janvier prochain, une exposition collective des œuvres des artistes Bilal Chrif, M’Barek Bouchikhi et Yasmina Ziyat.
Intitulée «3 Abstraits», cette exposition est l’occasion pour le public et les amateurs d’art de découvrir l’énergie et la ponctuation gestuelle de Bilal, les œuvres provocatrices de M’Barek et l’univers déconstruit de Yasmina.
Ayant tout d’un grand peintre, Bilal Chrif nous livre, en effet, une abstraction gestuelle à base de traits discontinus formant des espaces dynamiques. À la fois robustes et raffinées, ses toiles révèlent une recherche d’équilibre presque musical. La narration abstraite de chaque toile peut faire songer à des artistes ayant marqué notre inconscient collectif. Qualifié de «génie et de fin créateur» par le galeriste et critique d’art
Lucien Viola, l’enfant de Chefchaouen compte à son actif plusieurs expositions tant au Maroc qu’à l’étranger. Cependant, les formes du style gestuel de M’Barek Bouchikhi sont plus turbulentes que celles de Bilal Chrif. Ses œuvres provocatrices, tout en constituant un équilibre visuel, dégagent non seulement une énergie spontanée, mais aussi une constante réfléchie sur l’ensemble de ses compositions. Né à Akka (province de Tata) en 1975, Bouchikhi est considéré aujourd’hui comme l’un des talents les plus éminents de l’art contemporain marocain. Pour avoir exposé dans différentes galeries, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, son travail plastique est loin d’appartenir à une seule culture, l’artiste se voulant lui-même un être collectif et ne peut, de ce fait, affilier son œuvre à une seule culture qui serait exclusive des autres auxquelles il se dit redevable de reconnaissance et de gratitude.
En revanche, dans le travail de Yasmina Ziyat, nous découvrons un univers de paysages entrevus à travers des fragments de tissus. Tous ses travaux sont des œuvres abstraites utilisant très peu de couleurs, principalement du gris, du noir, du blanc et du bleu.
Aux yeux d’un historien d’art, la démarche de la plasticienne est fondée sur la pratique de la «déconstruction», puisqu’elle utilise une multitude de matériaux usés, fragmentés et raccordés pour créer ses paysages abstraits.
Ses œuvres sont «construites» à l’intérieur d’un cadre et font naître des assemblages mosaïques et hétéroclites proches des fantastiques paysages sous-marins.
Lauréate de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan en 2005, Yasmina Ziyat, native de Laâyoune, compte à son actif plusieurs expositions tant individuelles que collectives, au Maroc et à l’étranger.