«Ça devrait être notre dernière conférence de presse sous sa forme actuelle. Dorénavant, ça se passera sur le net». En s’adressant aux journalistes, le 21 juin à Casablanca, Othman Cherif Alami, PDG d’Atlas Voyages, entend démontrer la «révolution» digitale que mène son groupe. «Atlas Voyages passera d’une agence classique à une agence digitale», lance-t-il. Et pour commencer, le groupe, qui a été l’un des premiers à s'offrir une plateforme digitale 100% Made in Morocco, vient d’effectuer une refonte de son site internet. Dorénavant, les clients peuvent réserver et payer online. Deux applications IOS et Android seront, pour leur part, dévoilées le mois prochain et permettront également aux clients de réserver et payer, interagir avec les équipes d’Atlas Voyages et bénéficier d’un service de géolocalisation.
Pour rassurer les clients réticents à l’e-payment, Cherif Alami brandit la carte de la protection et la sécurisation des données personnelles. L’agence revendique être la seule certifiée PCI DSS (Payment card industry data security standard) au Maroc pour la sécurisation des données personnelles lors d’un paiement online. «Nous disposons de la même certification et la même sécurité déployée par les banques», assure le PDG d’Atlas Voyages.
Pour sa transformation digitale, le groupe a mis les petits plats dans les grands. Une direction des systèmes d’information a été mise en place. Une quinzaine d’ingénieurs y travaillent «d’arrache-pied» pour innover continuellement, selon le voyagiste. D’autres recrutements sont prévus les prochaines années. Combien coûtera ce chantier de digitalisation ? Cherif Alami affirme avoir consenti 10 millions de dirhams ces 5 dernières années pour les projets numériques de l’agence, y compris ceux en cours. Quel que soit l'investissement, le top management reconnait qu’une telle transformation n’est plus un luxe dans un secteur où la tendance aujourd’hui est à la désintermédiation et où les agences classiques sont souvent écartées. Aux côtés de ces changements de fond qui caractérisent l’activité voyage ces dernières années, le PDG d’Atlas Voyages a rappelé que depuis 2008, les voyagistes ont vu leurs activités impactées par des crises financière, économique, politique, sécuritaire… «Malgré ceci, l’activité 2017 a été marquée par une excellente résilience au Maroc. En témoignent nos chiffres qui ont, pour toutes nos divisions, crû à deux chiffres, soit entre 20 et 30%». Le groupe a en effet réalisé un chiffre d’affaires de 480 millions de dirhams en 2017 contre 415 millions en 2016. La moitié a été engrangé grâce au tourisme national, suivi à parts égales (25%) du réceptif et du MICE (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions). D’ailleurs, pour ce dernier segment, 90% des revenus ont été réalisés grâce aux entreprises marocaines qui choisissent de plus en plus des destinations étrangères pour leurs événements corporate. Par ailleurs, l’activité croisières et Club Med a progressé de 30% en 2017, a fait savoir Jalil Sanad Halim, directeur des ventes. Une performance qui a valu au groupe un prix spécial de la part de Club Med pour avoir dépassé ses objectifs 2017. Pour l’année en cours, Atlas Voyages espère réaliser une croissance de 22% pour atteindre un chiffre d’affaires d’à peu près 600 millions de dirhams, grâce notamment aux 8.000 personnes (dans le meilleur des scénarios) qui partiront en voyage cet été avec Atlas voyages. Pour y arriver, le voyagiste propose plus de 200.000 hôtels répertoriés au Maroc et à l’étranger, disponibles à l’achat par carte bancaire depuis le site avec paiement en dirhams, une collection été 2018 avec le lancement de l’offre balnéaire Sharm El Sheikh et enfin la réservation et paiement des voyages organisés en ligne avec possibilité de règlement échelonné. Atlas Voyages affiche ainsi ses ambitions grâce à ces chantiers et innovations produit axés sur le digital. Une transformation qui fera du voyagiste la première agence de voyages marocaine à franchir le cap d’un milliard de dirhams de chiffre d’affaires d’ici 2030, prévoit Cherif Alami.