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Éco-Conseil : Dans quelle mesure les partisans du moindre effort contribuent-ils à la diminution de la productivité en entreprise ?
Nabil Fandi : Les partisans du «moindre effort» coûtent très cher à l’entreprise en termes d’argent et de temps. Ce sont des salariés qui performent moins en comparaison avec leurs collègues et qui n’ont plus cette envie de travailler, ou qui n’ont plus envie de travailler aussi dur qu’ils le pourraient. Par leur attitude, ces salariés impactent négativement la productivité de l’entreprise puisqu’ils tirent vers le bas la performance de leur équipe. Partant du principe que la motivation et l’énergie sont contagieux, les paresseux influencent les autres et impactent négativement le bon climat du travail. C’est très difficile de se séparer des collaborateurs peu performants, en dépit de leur attitude et au grand désespoir des entreprises. Bien sûr, au Maroc, un employeur peut se séparer d’un salarié pour manquement d’attitude, mais cela doit être prouvé.
Comment composer avec ces paresseux qui avancent souvent des excuses pour justifier leur comportement ?
Il faut d’abord savoir qu’il y a différents types d’employés partisans du moindre effort. Il s’agit, entre autres, du :
• Paresseux victime : Il présente beaucoup d’excuses pour se justifier et pour justifier, notamment un manquement d’une réunion ou un retard pris dans la remise d’un dossier important. Il n’est jamais à court d’imagination pour se déresponsabiliser. Il peut occuper un poste pendant des années sans s’améliorer puisqu’il est partisan du moindre effort. Pour gérer ce type de profil, il faut observer le moindre de ses comportements et tout noter, puis intervenir après, preuve à l’appui. Il aura ainsi peur d’être tout le temps observé.
• Paresseux procrastinateur : Il attend toujours la dernière minute et n’éprouve aucun remords à engendrer frustration et stress chez ses collègues. Toutes les excuses sont là pour retarder ce qui est important et privilégier des tâches futiles et non prioritaires. Pour le recadrer, il faut être strict sur les délais le concernant. Il faut le rencontrer d’une façon quotidienne pour visualiser la progression de son travail. Cela l’obligera à gérer ses priorités.
• Paresseux qui délègue tout : Même s’il n’a aucune responsabilité, il distribue ses tâches et à tout le monde sans jamais se soucier d’eux. Pour le gérer, il faut déterminer son travail et lui fixer des tâches en communiquant comme suit : «ce projet est à toi et à toi seulement.» Il ne faut pas hésiter à le rappeler à l’ordre dès qu’il contrevient à son ordre.
Comment combattre de façon générale cette habitude négative en entreprise ?
Dans une entreprise, les salariés sont différents, il y a les travailleurs, mais aussi les paresseux. Un manager doit apprendre quel comportement adopter avec ce genre de personnes pour qu’elles n’influent pas sur l’efficacité de l’entreprise. Pour faire face à cette habitude négative, il faut tout d’abord comprendre l’origine du problème.
Avant d’y remédier, il serait intéressant de comprendre l’origine de la paresse des salariés. Pourquoi la paresse prend-elle le dessus ? Une fois les vraies causes identifiées, il faut envisager de mettre en place des actions pour y faire face. L’une des solutions les plus innovantes pour contrer la paresse en entreprise est de décomposer une tâche en plusieurs petites tâches pour ensuite les proposer aux salariés. La satisfaction d’avoir finalisé une tâche donne généralement de l’énergie pour en finir d’autres. Une autre solution à prévoir c’est de proposer aux salariés de «se reposer» quand il le faut. Aujourd’hui, toute entreprise est consci¢ente de l’importance de la santé, le corps est un moyen de transport, le seul, l’unique indubitablement, il faut en prendre soin ! C’est pour cela qu’il faut proposer à ses salariés de faire des pauses constructives. Certaines entreprises marocaines (malheureusement peu) ont dédié un espace à la pratique du yoga ou la méditation pour recharger les batteries et être plus performant, et ça marche ! Faire un travail d’introspection peut renforcer l’esprit de l’appartenance et motiver les salariés paresseux.
