Le taux de défaillance des entreprises françaises a nettement baissé ces dernières années, mais le nombre de sociétés en difficultés reste élevé et a même progressé, souligne la Coface dans une étude publiée hier. «La baisse du nombre de défaillances atteint 8,3% sur un an en janvier 2018, pour arriver à 53.414 cas, soit le plus faible niveau depuis octobre 2008», indique l'assureur-crédit.
Par ailleurs, alors que les créations d'entreprises sont «très dynamiques depuis 2015», une partie d'entre elles devraient connaître des défaillances. «On voit que l'espérance de vie d'une entreprise entre deux et cinq ans chute énormément, chaque année on perd environ 15% de probabilité de survie», a souligné l'économiste.
Quoi qu'il en soit, même si le taux de défaillance est plus faible qu'en 2007, le nombre d'entreprises en difficultés progresse, observe la Coface, qui a ajouté au taux d'entreprises défaillantes celui d'entreprises «zombies», autrement dit d'entreprises peu rentables, insolvables, et très endettées. «Depuis la sortie de la crise, le taux d'entreprises “zombies”, maintenues artificiellement en vie par des financements à bas coûts dans un contexte de politique monétaire expansionniste, ne diminue pas en France», relève la Coface. Au total, à fin 2016, le taux d'entreprises en difficultés s'est établi à 5,7%, contre 5,2% à fin 2013. Or ces entreprises «zombies» tirent «la productivité à la baisse» et «captent les crédits et le capital qui auraient dû être alloués à d'autres entreprises», a déclaré M. de Moura Fernandes.