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«Une fois au bureau, il faut se donner le temps nécessaire pour la prise en main des fonctions et d’actualités.»

«Une fois au bureau, il faut se donner le temps nécessaire  pour la prise en main des fonctions et d’actualités.»
Une fois au bureau, il faut se donner le temps nécessaire pour la prise en main de ses fonctions, la lecture du courrier et le briefing avec les collègues remplaçants.

Management & Carrière  : Selon un sondage que nous venons de réaliser sur les réseaux sociaux du Groupe «Le Matin», 63% des participants ne sont pas contents de reprendre le chemin du bureau. Comment expliquer cela ?
Malgorzata Saadani
: Le résultat de votre sondage n’est pas une surprise. Mais j’éviterais les interprétations trop simples ou généralistes parce que chaque personne a des raisons différentes à ce ressenti ; son intensité et sa durée sont aussi variables. Pour commencer, dans l’imaginaire collectif les vacances sont synonyme de liberté et des plaisirs, de l’absence des contraintes habituelles liées le plus souvent au travail. On y rêve tout naturellement pendant des mois avant d’y aller. Donc, de retour il faut faire le deuil de cette période d’insouciance terminée. Par contre, le blues des vacances commence à être plus sérieux quand il se prolonge et lorsqu’il est révélateur d’un vrai mal-être au travail dû à une mauvaise ambiance, au manque des perspectives de l’évolution de carrière, aux conflits personnels, à la non-reconnaissance des efforts ou encore à une rémunération frustrante.
En dernier lieu, je citerais la cause la plus profonde : la culture sociétale du non-travail qui érige en exemple à suivre les postures oisives, passives et parasites. Malheureusement, ce genre d’anti-modèle est assez fréquent, et en partie provoqué par le manque d’espoir et de relation cause-effet entre l’effort fourni et l’amélioration effective des conditions de vie. Alors, les gens se disent : à quoi bon ? - et considèrent le simple fait de travailler comme une punition injuste. De retour des vacances, ce sentiment croît encore.

Quels moyens se donner pour mieux vivre la reprise du travail ?
Comme le disent les médecins, la prévention est le meilleur traitement. Donc pour vivre la reprise le mieux possible, il faut la préparer avant les vacances : ne pas laisser les dossiers en souffrance, anticiper leur évolution, informer les clients sur la durée de l’absence. Le mieux, c’est de rentrer des vacances chez soi 1-2 journées avant le retour au travail, retrouver ses repères quotidiens.
Une fois au bureau, se donner le temps nécessaire p.ex. une demie journée pour la prise en main des fonctions et d’actualités, la lecture du courrier et le briefing avec les collègues remplaçants.
C’est le moment où la capacité de prioriser et d’organiser son planning surchargé devient une nécessité absolue. Sans cela, on est à la merci des appels incessants et des dossiers bâclés.
Pour éviter la frustration, il est aussi utile d’avoir un autre break en perspective, ne serait-ce qu’un week-end ou les vacances de fin d’année, pour avoir une perspective attirante et une récompense en vue pour tous les efforts actuels.

Quelles sont les erreurs à éviter dans cette phase ?
L’erreur la plus fréquente est de se précipiter d’une manière chaotique dans tous les sens, en pensant rattraper le retard à une vitesse grand V, avec comme résultat la nervosité et l’épuisement rapide, doublés du risque d’erreurs.
Une autre chose à éviter c’est d’être négativiste et de se plaindre de tout et à qui veut l’entendre. Ça n’a jamais accéléré quoi que ce soit, et l’effet de la déprime est contagieux.

Quelle est la durée idéale du congé et comment s’y organiser pour se reposer sans pour autant s’habituer au repos ?
Je pense que cette durée, quoi qu’individuelle, peut osciller d’une manière optimale autour de 2 semaines à condition de bien les utiliser : se déconnecter vraiment (dans la mesure du possible), faire ce qui nous fait du bien et se permettre les plaisirs simples : du repos (actif ou plat) et les contacts avec des gens agréables. Voyager dans les embouteillages, aller dans les plages surpeuplées et faire les devoirs sociétaux des rencontres forcées ne va certainement pas nous rebooster !
Cette durée peut paraître courte, mais elle est vraiment suffisante et, en plus, ne génère pas l’accumulation des dossiers en absence. Mieux vaut partir en vacances plus courtes mais deux fois, plutôt que de s’absenter pendant un mois entier et attendre un an pour une autre occasion d’évasion.

Côté management, comment faciliter le retour des collaborateurs et les motiver ?
L’essentiel c’est de bien organiser le travail des équipes avant, pendant et après les vacances afin d’éviter les absences collectives, les piles des dossiers en souffrance et les tensions qu’ils peuvent générer. Pour motiver ceux qui reviennent, le manager doit surtout veiller à une bonne ambiance, communiquer sur les objectifs et les perspectives d’avancement, reconnaître les efforts et traiter ses collaborateurs d’une manière équitable. En d’autres termes : leur donner une sincère envie de travailler. 

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