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Comment changer une mauvaise habitude en trois étapes 

La procrastination, le désordre au bureau, le manque de discipline… certaines habitudes sont jugées négatives et préjudiciables. Elles font partie des systèmes inconscients d’auto-sabotage et nuisent directement ou indirectement au rendement et aux objectifs professionnels. Selon Imane Hadouche, coach, consultante RH et formatrice, pour changer ces habitudes, il faut passer par trois étapes : l’observation, l’analyse et la substitution.

Comment changer une mauvaise habitude  en trois étapes 

Éco-conseil : Qu’est-ce qu’une mauvaise habitude, surtout au travail ? 

Imane Hadouche :
Une habitude, bonne ou mauvaise, est simplement une action répétée qui finit par se transformer en une sorte de rituel. Prendre conscience qu’une habitude est simplement une action fréquente et répétitive permet de savoir qu’elle n’a sur nous que le pouvoir que nous lui accordons. Cela relève du «faire» et de l’action, et ne relève pas de «la personnalité» comme on croit souvent. 

Et il est plus simple de «ne plus faire» que de «ne plus être». Un exemple simple et démonstratif de l’importance de cette prise de conscience : il est plus simple d’arrêter de mettre du désordre dans son bureau que de ne plus «être» désordonné. 

Une mauvaise habitude au travail, comme dans la vie, est simplement un mode de fonctionnement nuisible et préjudiciable, qui fait partie des systèmes inconscients d’auto-sabotage. Il s'agit de toute habitude qui nuit directement ou indirectement, à court ou à long terme, aux objectifs professionnels ou au rendement et à l’efficacité personnelle. 

Quelles sont les étapes pour la changer ?

Il est important de «comprendre» cette habitude et son mode de fonctionnement, puisque nous ne pouvons agir que sur les choses dont nous avons vraiment conscience. Ici, je vous propose la méthode la plus simple et la plus efficace, basée sur les sciences comportementales, et l’analyse comportementale appliquée. Cela tient en trois étapes : 

1. L’observation :  Observer et analyser l’élément déclencheur de la «pratique» ou l’action. Et puisque toute action répond à «un besoin», dans un premier temps, il faut tenir un journal, et inscrire les moments où l’on ressent le besoin de pratiquer cette habitude. Inscrire aussi les événements précédant ce besoin, les émotions «avant» et «après» la consommation de cette habitude. 

L’objectif est de détecter deux éléments essentiels : «le besoin» que cette habitude nourrit, et «la satisfaction» (ou bénéfice secondaire) qu’elle apporte. 

Le journal doit être tenu entre 2 et 3 semaines, de manière régulière, quotidienne, et à chaque fois que nous pratiquons cette habitude. 

2. L’analyse : Vient alors le moment d’analyser «le journal» et repérer «le besoin» et «le bénéfice secondaire» de cette mauvaise habitude. 

En analysant les conditions «avant» l’action, on peut identifier des éléments déclencheurs, et des émotions répétitifs. C’est cela «le besoin» que notre habitude nourrit ou soigne. 

En analysant les émotions «après» l’action, on peut identifier une émotion ou un état toujours positifs, que nous procure l’habitude : c’est cela «le bénéfice secondaire» ou «la satisfaction ressentie» ou encore «la récompense» intimement liés à l’habitude. 

3. La substitution : Une fois «le besoin» et «le bénéfice» bien identifiés, on peut choisir une «habitude» de substitution. Il s’agit d’une nouvelle bonne habitude, que nous allons insérer pour remplacer l’ancienne habitude. 

Il est nécessaire que cette nouvelle habitude nourrisse ce même «besoin» et procure la même «satisfaction». 

Il est primordial pour la réussite de la substitution d’installer cette nouvelle habitude et de la pratiquer dans un premier temps, pendant un mois de manière ininterrompue. 

Une habitude prend généralement 3 semaines pour s’installer complètement. 

Pendant cette étape, il faut aussi tenir un journal avec «un programme d’action» quotidien, qui va permettre de pointer la libération des vieux modes de 

fonctionnement liés à la vieille habitude, et de pointer l’installation du nouveau mode de fonctionnement et de nouveaux comportements liés à la nouvelle habitude. 

Quelles sont les erreurs à éviter dans cette démarche ? 

• La première erreur serait de se tromper de «besoin» ou de «récompense». Une bonne observation ponctuelle et disciplinée, suivie d’une bonne analyse, permet de l’éviter. Il faut réellement que la nouvelle habitude réponde au même «besoin» et procure la même «récompense» que l’ancienne habitude dont on souhaite se débarrasser. 

• On peut aussi manquer de discipline et de rigueur, pendant la phase de «substitution», qui doit être pratiquée pendant un mois de manière suivie. Si cela arrive, il suffit de reprendre le compte et recommencer. Des fois, on doit recommencer plusieurs fois avant d’y arriver. Le changement soulève toujours des «résistances» inconscientes. 

• Il arrive aussi que l’on continue de retomber dans le vieux mode de fonctionnement, et reprendre la vieille «mauvaise» habitude, en parallèle avec la nouvelle «bonne» habitude installée. Pour éviter cela, il faut pratiquer «le renforcement». Le renforcement se décline en «renforçateur positif» et «renforçateur négatif» : le renforçateur positif est une récompense, qu’on pourra s’accorder, si en fin de journée, la nouvelle habitude a été pratiquée avec discipline et ponctualité. Le renforçateur négatif est une sorte de «privation» ou «punition», pour se rattraper quand on retombe dans les vieux schémas et modes de fonctionnement. Ces deux «renforçateurs» seront utilisés en fin de journée, quand le journal d’actions est pointé. 

Propos recueillis par Nabila Bakkas

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