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Lutter contre la stigmatisation des pathologies mentales au Maroc à travers l’art, tel est l’objectif de la deuxième édition du Ciné Psy qui se tiendra les 24 et 25 septembre à Casablanca. Organisé par l’association «Ciné Psy Maroc» en collaboration avec la Faculté de médecine et de pharmacie à Casablanca, le centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd, la Ligue pour la santé mentale, l’Organisation des Nations unies pour la santé, le Ciné Psy du Vinatiers Lyon et le Festival de Lorquin, cet événement représente le premier congrès de cinéma et de psychiatrie au Maroc, en Afrique et dans un pays musulman. Pour cette deuxième édition, les organisateurs ont choisi les thèmes de «La bipolarité», «L’état limite», et «Les troubles du comportement alimentaire».
«Le Ciné Psy a pour objectif de lutter contre la stigmatisation des pathologies mentales des patients qui en souffrent ainsi que leurs familles. Selon les chiffres officiels, 40% des Marocains âgés de 15 ans et plus souffrent d’un trouble mental. L’outil audiovisuel, à travers les films documentaires, constitue un moyen percutant permettant l’échange avec les participants marocains et étrangers qui viendront mettre en valeurs leurs pratiques susceptibles de correspondre à notre culture et à notre société», indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Et d’ajouter : «Les approches thérapeutiques diffèrent selon les cultures, ce qui souligne l’histoire et le vécu des patients. Ces derniers acceptent d’être filmés par des soignants et non des professionnels de l’audiovisuel ou du cinéma à des fins pédagogiques pour rassurer les familles qui vivent la même chose. Pour eux, c’est une façon de contribuer à la déstigmatisation des pathologies mentales».
Durant ces deux jours, une douzaine de films seront visionnés pour briser le tabou du trouble bipolaire, de l’état limite et des troubles du comportement alimentaire. D’après les organisateurs, une meilleure connaissance de ces maladies garantira une prise en charge plus adaptée aux sujets atteints. Les films seront visionnés de 9 à 13 h et de 15 à 18 h en présence de psychiatres, de psychothérapeutes, d’art-thérapeutes, d’orthophonistes, d’associations de familles des malades, de journalistes, de médecins résidants, d’infirmiers et d’étudiants en médecine. Des questions ouvertes seront ensuite posées par le public et des spécialistes marocains et étrangers y répondront.
«Après la projection, l’échange peut commencer en présence de professionnels psychiatres, psychanalystes, psychologues, art-thérapeutes… Le débat est possible sans tabou ni crainte du regard ou du jugement. Le déroulement du Ciné Psy au sein de la Faculté de médecine est garant de cette bienveillance. En effet, le Ciné Psy est un concept où tout échange est possible puisqu’il fédère autour du patient et œuvre pour la promotion de la santé mentale. À travers les films français, canadiens, belges et marocains, nous souhaitons que l’échange soit riche, convivial et qu’il contribue à une meilleure réflexion, approche et prise en charge des patients, et, pourquoi pas, rassurer les familles qui se sentent souvent seules et incomprises», déclare Boushra Benyezza, directrice et fondatrice du Ciné Psy Maroc.
En marge du Ciné Psy Maroc, l’exposition photographique intitulée «Des femmes, des hommes, le CPU», sera visible dans les locaux de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et au sein de l’hôpital. Rappelons que l’édition 2017 du Ciné Psy avait pour thème l’autisme et la schizophrénie et avait vu la participation d’un grand nombre de personnes.
L’association «Ciné Psy Maroc»
L’association «Ciné Psy Maroc» a été créée en 2010 dans l’Unité art-thérapie du Centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd à Casablanca par Boushra Benyezza, art-thérapeute de formation et psychothérapeute analytique. Cette unité, qui fonctionne grâce aux bienfaiteurs, fait la promotion de la psychothérapie par l’art (écriture-thérapie, dessin, théâtre, peinture, modelage) et la promotion de la santé mentale. Elle adopte pour cela une approche psychanalytique distinguée. À travers les productions, le patient exprime ses souffrances et son inconscient est ainsi en marche.
Depuis sept ans, le Centre psychiatrique universitaire participe à différents Ciné Psys en France, en particulier avec le Ciné Psy du Vinatier de Lyon et le Festival de Lorquin
à Strasbourg.
