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Quand les collaborateurs se font la guerre

La guerre psychologique est l’une des situations les plus désastreuses que peut vivre une entreprise. Elle peut avoir lieu notamment en cas de lutte de pouvoir ou de conflits d’intérêts. Ses impacts sont très néfastes puisqu’elle pourrit les relations professionnelles et rend le climat de travail toxique. Comment y faire face ? Quelques éléments de réponse avec Nabil Fandi, directeur associé Cap Coaching, formateur et coach certifié chez Khaler Communication France.

Quand les collaborateurs se font la guerre
Certains signes d’alerte doivent être pris en compte, notamment la violence, l’agressivité et l’angoisse.

Éco-Conseil : Quels sont les indices et les formes de la guerre psychologique en entreprise ? 

Nabil Fandi
: Pour un certain nombre de psychologues, une guerre psychologie signifie notamment un combat ou une lutte qui va causer des pertes aux parties adversaires. Une autre catégorie de psychologies la définit comme étant une rencontre d’émotions ou d’intérêts qui s’opposent. Elle peut avoir lieu ainsi, à titre d’exemple, en cas de lutte de pouvoir ou encore de désaccords d’intérêts. En entreprise, la forme la plus fréquente d’une guerre psychologique est celle qui bloque les mécanismes habituels de prise de décision. Le collaborateur devient donc incapable de faire des choix au quotidien. Cela aussi peut avoir lieu en cas de conflits hiérarchiques entre un collaborateur qui veut se faire place en entreprise et un supérieur qui cherche à s’imposer et à imposer son point de vue. Il y a aussi des signes d’alerte qui doivent être pris en compte, notamment, la violence, l’agressivité et l’angoisse. Ces formes ont pour point comme la durée longue et la complexité de leurs effets sur le bien-être, voire la santé de tous. Néanmoins, quelle que soit la forme d’une guerre psychologique, une fois détectée, elle doit être gérée. 

Quels peuvent être les origines de cette situation ?

En milieu professionnel, la guerre psychologique trouve son origine, avant tout, dans la personnalité des individus. L’entreprise est un milieu où cohabitent différents profils, notamment les pervers narcissiques, les lèches bottes, les pessimistes ou encore ceux qui sont faibles émotionnellement. C’est dire que les causes psychologiques de ce phénomène ont des origines différentes et trouvent leur source à l’extérieur de l’entreprise. Ainsi, avec un tel constat, il serait difficile pour l’entreprise de maitriser le phénomène. Autre origine de la guerre psychologique : l’environnement de travail. 

C’est un dire qu’un mauvais climat de travail toxique conjugué à l’absence de la transparence peut être une source directe de la guerre psychologique. Pour y faire face, certaines entreprises vont recourir à des professionnels, mais il faut avouer que rares sont les entreprises qui optent pour ce choix-là. Généralement, la guerre psychologique se termine souvent en mise à l’écart du ou de certains salariés ou, au pire, au licenciement.  

Quels en sont les impacts sur la productivité au travail ? 

La guerre psychologique a des impacts négatifs sur la performance globale et individuelle. On dénombrera, entre autres, une détérioration du climat de travail,  une baisse de la communication constructive, des perceptions négatives envers l’autre ou encore des violences entre les personnes. Des impacts qui ne doivent surtout pas être négligés en entreprise, car à moyen et long termes la situation risque de se compliquer et il devient difficile pour le top management de la maitriser. L’entreprise doit penser à former son personnel aux fonctionnements humains et à les sensibiliser à l’importance d’un bon climat de travail. De même, l’entreprise peut aussi favoriser des pratiques simples du genre la boîte à suggestions. Elle est très simple à mettre en place et permet aux employés de faire leurs critiques et suggestions dont le manager devra tenir en compte. À défaut, si le top management ne réagit pas, le collaborateur doit lui-même chercher les solutions adéquates. 

Justement, par quels moyens le collaborateur peut-il s'y protéger ? 

Pour s’y protéger, il faut d’abord ne pas rentrer dans cette guerre. En entreprise, on n’a pas à aimer ou à détester, on doit tout simplement respecter et chercher à se faire respecter par les autres. Le collaborateur doit ainsi être attentif et toujours pratiquer une écoute active. Il doit favoriser la discussion et les échanges constructifs. Il doit aussi être dans la compréhension de l’autre et quoiqu’il arrive, il ne faut pas en faire une affaire personnelle. C’est important aussi de prendre le recul et de réfléchir à sa situation dans l’entreprise. Il ne faut pas aussi être dans le rejet de l’autre. Un travail sur soi et sur ses propres croyances est recommandé dans cette démarche. Idéalement, il ne faut pas hésiter à recadrer les collaborateurs qui dépassent leurs limites. Un accompagnement par un expert, notamment un coach professionnel s’avère aussi important. Le processus d’accompagnement peut apporter ce regard extérieur qui permet de créer la distance nécessaire à l’émergence de la meilleure solution. 

À partir de quel moment faut-il penser à quitter l'entreprise ?

Quitter l’entreprise est une décision qui doit être mûrement réfléchie. Il se peut qu’un collaborateur ne soit pas conscient que son relationnel le rend malheureux. Je recommande de se poser les questions suivantes : est-ce que la pensée du lundi matin vous remplit d'effroi ? Avez-vous envisagé de vous porter malade à cause d’un conflit ? Si les réponses sont oui, il est temps de trouver un nouveau poste. Faire un travail qu’on aime et entretenir des relations seines avec le personnel ne sera que bénéfique pour la carrière professionnelle. 

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