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La consommation des ménages se grippe, l'investissement repart

La croissance marocaine devrait se situer à 3,3% cette année selon le Centre marocain de conjoncture. Un niveau jugé modeste en raison principalement d’une faible contribution de l’activité agricole, qui réaliserait une légère progression de 1,3%.

La consommation des ménages se grippe,  l'investissement repart
Les échanges commerciaux du Maroc avec le reste du monde verraient leur contribution à la croissance décliner en 2018, selon le CMC.

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) revoit à la baisse ses prévisions économiques pour cette année. Initialement anticipée à 3,7%, la croissance devrait se situer à 3,3%, à cause d’un tassement de la dynamique économique, selon une note du CMC. Une prévision toutefois supérieure à celle du Fonds monétaire international (3%), de la Banque mondiale (3,1%), du gouvernement (3,2%) et bien sûr du Haut Commissariat au Plan (2,8%). D’après le CMC, la croissance de 2017 (4,1%) a été réalisée grâce à une campagne agricole «exceptionnelle jamais égalée jusqu’à ce jour». Une performance qui fera défaut cette année, d’où la prévision à la baisse du centre. «Le retard de pluie au début de cette campagne et le stress hydrique ressenti ont créé une atmosphère d’inquiétudes aussi bien chez les agriculteurs, les opérateurs des autres secteurs que chez les décideurs politiques», soulignent les auteurs de la note. Toutefois, le ciel a été clément les premières semaines du mois de janvier et a rétabli en partie la situation, tempère le CMC présidé par l'Usfpéiste Habib El Malki. Les précipitations abondantes et bien réparties géographiquement et les enneigements importants ont ainsi ravivé le climat des affaires d’une manière générale et ont permis un redémarrage confiant des activités agricoles. Globalement, en dépit du recul prévisible que vont accuser les cultures céréalières, la valeur ajoutée de l’activité agricole devrait réaliser une légère croissance de 1,3%, et ce à la faveur des bons comportements des autres sous-branches comme l’élevage, l’arboriculture, les cultures industrielles, florales et oléagineuses. Une évolution de l’activité agricole, cependant, insuffisante pour tirer davantage la croissance vers le haut. La contribution du secteur des industries manufacturières resterait, pour sa part, jusqu’au milieu de l’année, contenue au niveau de sa trajectoire tendancielle pour afficher une légère appréciation le restant de la période. Au terme de l’année, la progression de sa valeur ajoutée en volume atteindrait 3,4%. Une performance qui sera favorisée par les opportunités offertes dans le cadre de la diversification des marchés européens et de l’ouverture progressive sur de nouveaux marchés africains. Le CMC cite aussi l’impact positif de la flexibilité relative du dirham sur la demande extérieure adressée à des sous-secteurs comme l’agroalimentaire, l’automobile ou encore les produits de l’artisanat. 

Côté investissement, la commission nationale vient d’approuver en ce début d’année 48 projets d’un montant global de 32,32 milliards de dirhams, dont 18,97 milliards seront réalisés dans le secteur industriel. Concernant l’activité du bâtiment et des travaux publics, elle peine toujours à se relever et à retrouver les performances et la dynamique des années fastes. «Le climat de désenchantement engendré par une atonie de la demande en matière de logements, qui a caractérisé le secteur ces dernières années, n’arrive pas à se dissiper. Ainsi, la participation de cette activité à la croissance de l’économie nationale en 2018 resterait limitée et sa valeur ajoutée ne connaîtrait qu’une progression de l’ordre de 2,5%», estime le CMC. Du côté des échanges commerciaux avec le reste du monde, ils verraient leur contribution à la croissance décliner, et ce, en dépit d’un contexte favorable que pourraient entraîner la reprise de l’économie mondiale et une éventuelle parité favorable du dirham. Les perspectives économiques de ce scénario prévisionnel du CMC n’auraient pas d’impact majeur sur les prix, le reflux des tensions inflationnistes constaté depuis longtemps devrait se poursuivre pour l’exercice en cours. L’évolution de l’indice des prix à la consommation ne dépasserait ainsi pas les 2,2%, anticipe le Centre. «La montée vertigineuse du prix du baril entamée au cours du mois de décembre 2017 et exacerbée par le rude hiver qui sévit encore devrait se tasser à la fin de ce premier trimestre pour retrouver un niveau économiquement plus abordable», précise par ailleurs l’institution.
Concernant l’emploi, le marché du travail devrait réagir aux performances de croissance, certes modestes, retenue dans le cadre ces prévisions pour les activités productives de l’économie nationale et aussi aux efforts de recrutement que compte engager le gouvernement pour l’année 2018. 
Le taux de chômage marquerait ainsi une détente relative et se situerait autour de 9% avec, toutefois, la persistance de fortes disparités selon le milieu, l’âge et le niveau d’instruction. 


L’investissement sauvera la mise en 2018

La consommation des ménages, après avoir été le moteur de la croissance en 2017, devrait marquer un fléchissement en 2018 et ne progresserait que de 2,8%. Elle ne dégagerait ainsi qu’un léger gain de pouvoir d’achat pour les ménages, selon le CMC. Dans cette configuration, l’investissement jouerait le rôle de ressort pour la croissance avec un taux d’évolution en volume de 5%. En effet, les actions entreprises dans ce sens seraient en mesure de porter à court terme leurs fruits. 
Il s’agit des investissements publics programmés, de l’arsenal de mesures de promotion de l’investissement inscrites dans la loi de Finances et de l’approbation récente de projets d’une enveloppe globale d’environ 32 milliards de dirhams.

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