Donald Trump est finalement passé à l'acte : imposer des droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Jeudi dernier, le Président américain a signé des taxes sur les importations aux États-Unis d'acier (25%) et d'aluminium (10%). «Quand un pays taxe nos produits disons à 50% et que nous taxons à Zéro le même produit qui entre dans notre pays, ce n'est ni équitable, ni intelligent», a affirmé le président américain dans un tweet publié le 1er mars. «Avec un déficit commercial de 800 milliards de dollars, nous n'avons pas le choix».
«Ces mesures ont suscité l'irritation de la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis à commencer par l'Union européenne (UE) qui entend réagir “fermement et proportionnellement”» pour défendre ses intérêts, rapporte «lepoint.fr».
«Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a, lui, prévenu qu'une guerre commerciale “ne fera que des perdants” tandis que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) chargée d'arbitrer les conflits commerciaux, est “clairement préoccupée” estimant également qu'“une guerre commerciale ne serait dans l'intérêt de personne”», souligne l’AFP.
Du côté du Canada, premier partenaire commercial de Washington, le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, a prévenu que toute éventuelle taxe douanière imposée par les États-Unis serait «inacceptable», poursuit l’agence française. En tout cas, l'UE prépare des contre-mesures visant des produits américains : Harley-Davidson, le whisky américain et les jeans Levi's. «Nous ne resterons pas les bras croisés lorsque l'industrie et les emplois européens seront menacés», a averti Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. «L’UE envisage aussi des mesures de protection de son industrie : limiter les importations d’acier et d’aluminium pour éviter qu’elles n’envahissent le marché européen, ce qui est autorisé dans le cadre des règles de l’OMC», souligne le site d’information euractiv.fr. Selon ce dernier, Bruxelles menace de s’en prendre au beurre de cacahuète, au jus d’orange ou au bourbon. L’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Russie ont également exprimé leur inquiétude. Et pour le président de la Commission européenne, cité par Le Monde, «cette décision ne peut qu’aggraver les choses. Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que notre industrie est frappée par des mesures injustes». «Les aciéristes chinois ne représentent certes que 2% des importations d'acier américaines. Mais l'expansion massive de la production sidérurgique chinoise ces dernières années s'est traduite par un surplus d'offres de métal sur les marchés mondiaux qui font chuter les prix», décrypte «Le Monde». Les barrières douanières érigées par Donald Trump ne font pas simplement peur aux secteurs susceptibles d'être frappés par des mesures de rétorsion. Elles inquiètent aussi les industries consommatrices d'acier et d'aluminium, comme l'automobile, l'équipement agricole, l'électroménager, et les équipements de forage pétrolier.