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La création d’un comité national de bioéthique s’impose

Le Comité d’éthique de la recherche biomédicale de Casablanca (CERBC) a organisé, les 6 et 7 juillet, le 4e Colloque de bioéthique à l’Académie du Royaume du Maroc de Rabat.

La création d’un comité national de bioéthique s’impose
Lors de la deuxième journée du colloque, les participants ont appelé à la création d’un comité national de bioéthique, en vue d’apporter des réponses aux problématiques d’ordre sociétal.

Organisé conjointement avec l'Association marocaine de bioéthique et en collaboration avec l’Académie du Royaume du Maroc, le 4e Colloque de bioéthique a réuni d’éminents chercheurs dans la recherche biomédicale au Maroc et dans le monde, ainsi que plusieurs représentants du gouvernement marocain et l’ensemble des parties prenantes académiques, associatives et économiques.  
Ce colloque a permis de mener une réflexion éthique sur les progrès dans les sciences de la vie, de la santé et sur la pratique médicale, de dégager les idées qui peuvent être utiles auprès des législateurs et des décideurs publics et de faire émerger des programmes de formation, d’éducation et des plans d’information dans le domaine. «La pensée éthique est importante actuellement et doit avancer en parallèle avec les évolutions scientifiques et essentiellement en matière de la bioéthique. Avec les révolutions technologiques, plusieurs questions naissent sur le plan éthique, d’où l’importance d’une réflexion continue pour maintenir un équilibre entre la liberté d’action d’une part et l’intérêt scientifique d’autre part», a souligné le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, lors de la séance inaugurale de cette rencontre. Et d’ajouter qu’en ce qui concerne la relation entre la politique et l’éthique, tout décideur doit pouvoir s’enquérir au préalable, en matière de recherche biomédicale, des données complètes et actuelles de manière à appréhender au mieux les conséquences humaines, sociales, sociétales et économiques de cette recherche à moyen et long termes. 
Pour sa part, Anas Doukkali, ministre de la Santé, a indiqué que sur la question bioéthique, le Maroc a adopté en 2015, la loi 28-13 sur la protection des personnes participant aux recherches biomédicales qui qualifie de non-éligibles aux expérimentations les mineurs, les patients atteints de troubles ou maladies psychologiques, les femmes enceintes et les immigrés clandestins au Maroc. «Le gouvernement œuvre, dans le cadre de son actuel programme législatif et réglementaire, à produire progressivement les décrets d’application de cette loi. Par ailleurs, au sein des facultés de médecine et CHU au Maroc, des comités d’éthique pour la recherche biomédicale se sont mis en place naturellement, notamment à Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès et Oujda et se sont organisés en réseau. L’encadrement de la recherche biomédicale au Maroc est sur la bonne voie, faisant savoir que le gouvernement veillera à ce qu’il soit périodiquement mis à jour pour répondre prioritairement aux intérêts des patients et, chemin faisant, sécuriser le travail des chercheurs», a indiqué le ministre de la Santé. 
Lors de la deuxième journée du colloque, les participants ont appelé à la création d’un comité national de bioéthique, en vue d’apporter des réponses aux problématiques d’ordre sociétal et aux questionnements bioéthiques que génèrent les progrès technologiques en matière de santé.
Cet appel intervient au terme de deux jours de réflexion éthique sur les progrès dans les sciences de la vie, de la santé et sur la pratique médicale, au cours desquels les congressistes ont partagé leurs réflexions et fait dégager des idées qui peuvent être utiles auprès des législateurs et des décideurs publics. «Ce comité national de bioéthique aura pour vocation de trouver des réponses aux questionnements qui peuvent se poser dans la pratique médicale de tous les jours, ou à des questions sur l’introduction d’une nouvelle technologie dans la médecine», a expliqué le président du CERBC, Farid Hakkou, médecin spécialiste en pharmacologie clinique, citant des exemples relatifs aux conditions de l'avortement, à l’assistance médicale à la procréation (AMP) ou au don d’organes. «Ce sont des problématiques qui ne peuvent trouver des solutions qu’au niveau d’un comité national, regroupant des personnalités de différents horizons, de différentes sensibilités et de différentes spécialités, qui doivent délibérer pour donner des recommandations», a-t-il affirmé. Les congressistes ont également recommandé la structuration des activités des comités d'éthique régionaux, qui sont au nombre de cinq (Rabat, Casablanca, Fès, Oujda et Marrakech), par la création d'un cadre institutionnel ayant une position intégrée dans la réglementation nationale.
Ils ont aussi souligné la nécessité d’enseigner l’éthique afin de renforcer la dignité et la sécurité de chaque individu. «Nous avons un besoin crucial, intense et urgent pour inclure cette culture de l’éthique et de la bioéthique parce que ça va sécuriser l’utilisateur, le patient et la société et également rehausser l’image de tous les acteurs qui travaillent au niveau de la santé», a indiqué Hakkou. 

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